COUP DE CŒUR...
COUP DE GUEULE !


Illustrations de Martina pour Ramuz,
d'Ongaro pour La Fontaine,
de Vratmiras pour Rimbaud
et de Branche pour Maupassant
 


 



LA BIBLIOPHILIE
« MODERNE » :
ENTRE TRADITION ET
NUMÉRIQUE

La bibliophilie – superbe conquête de l’inutile – offre un passionnant défi : plus la barre est placée haut, plus le créateur et l’amateur sont ravis ! La recherche de la beauté – une approche qui reste très subjective – revêt pourtant un caractère essentiel, tant aux yeux de l’éditeur de beaux livres qu’à ceux du bibliophile. Le travail de Noces d’encre s’inscrit dans cette démarche et répond à deux objectifs : concevoir et réaliser des produits en marge de l’édition tous publics ; explorer des créneaux exigus et donner forme à des idées nouvelles.

Les éditeurs de beaux livres et les sociétés de bibliophiles (bien que leur nombre soit en chute libre depuis la fin des années 1950) tentent néanmoins – aujourd’hui encore – de perpétuer la tradition du livre illustré moderne, tel qu’il a été conçu au début du siècle dernier, mais aussi tel qu’il s’est développé par la suite grâce aux nouvelles technologies.

C’est à ces esthètes – bien déterminés à poursuivre l’aventure au-delà du XXe siècle – que Noces d’encre espère se joindre et apporter sa contribution aux efforts consentis pour que le beau livre conserve sa place. Dans cette perspective s’incrivent donc les quatre livres d’artistes publiés le 19 mars 2006 : Ramuz illustré par Martina, La Fontaine par Ongaro, Rimbaud par Vratmiras et Maupassant par Branche.

Ces quatre ouvrages – illustrés par des artistes genevois – seront présentés au public lors d’une « expo-cocktail » qui se tiendra à la Villa Dutoit (chemin Gilbert-Trolliet 5 – Petit-Saconnex – Genève), les jeudi 23 et vendredi 24 (de 17h00 à 21h00) et samedi 25 (de 14h00 à 18h00) mars 2006 en présence des artistes.

Ces ouvrages – au format carré – sont imprimés en caractères Garamond, sur un papier pur chiffon à la cuve, de grammage important. La typographie, les différents procédés d’impression pour les illustrations et les emboîtages sortent des ateliers de Nicolas Chabloz, à Lausanne.

L’impression traditionnelle ayant été rattrapée, sinon dépassée, par la technologie, l’une des caractéristiques de la bibliophilie contemporaine est de sauvegarder des techniques « oubliées », tout en utilisant l’informatique. Inexorablement en effet, le plomb et la presse à bras ont été remplacés par l’ordinateur et le numérique.

Fondamentalement, une technique est-elle plus noble qu’une autre ?

La réponse est « non » ! Mais s’il est possible de réaliser un chef-d’œuvre graphique avec la PAO, il n’en demeure pas moins indispensable de maîtriser les règles élémentaires de la typographie et de l’art du livre.

Aujourd’hui – sans doute plus que par le passé – le beau livre devient écrin pour une lecture idéale. Cela tient à l’évolution des techniques d’impression : elles sont désormais riches de tous les possibles. Leur variété et leur mixité sont désormais au service des créateurs de livres et propres à satisfaire les multiples goûts littéraires des bibliophiles.

Chaque technique existe pour elle-même, et peut-être tour à tour requise quand cela s’avère nécessaire ou souhaitable. Il émane d’ailleurs une force singulière de l’usage judicieux de chaque procédé d’une part, et de leur mixité d’autre part.