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ILS
(ELLES) ONT DIT...
ET ON VOUS LE RÉPÈTE
! |
B.-P.
CRUCHET
I. NIDEGGER
D. VOLLICHARD
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MICHEL
MARTINA
UN ARTISTE À SUIVRE SUR LES CHEMINS DE
TRAVERSE
Extraits d'articles publiés dans la «
Tribune de Genève », « La Suisse
, « La Liberté », « La
Gazette de Lausanne » et la « Nouvelle
Revue ».
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Ce sont des morceaux de finesse
que nous offre le Genevois Michel Martina. L'aquarelle
se met au service de la lumière la plus
fluide, qui vient chercher dans les reflets, sur
le ciel et les draperies nuageuses, un endroit
pour se reposer. Dans ses paysages règnent
une sérénité communicative.
Tout est subtil, plus que les mots pour le dire.
Le Léman inspire souvent le peintre. La
torpeur d'un plan d'eau conduit le regard vers
un rivage lointain où le lac se marie au
ciel. Ici, une nappe rose de brume met son poids
sur l'horizontale du bord ; elle magnifie l'espace
sans déranger la paix universelle. Là,
des nuages noirs se découpent su l'incendie
d'un couchant ; Martina sait éviter le
lourd contraste du noir et de l'oranger et crée
une grande atmosphérique qui se communique
à la chaîne du Jura.
De l'aube à la tombée de la nuit,
il aime à surprendre le ciel sombre descendant
sur le Jura, l'éclaircie subite argentant
soudain le lac, la lueur mauve d'un petit matin
sur le Rhône, le gris un peu triste d'une
fin de journée d'hiver, la froideur des
petits matins givrés. Les contours s'estompent,
l'infini se devine à travers un rideau
de fines gouttelettes d'eau et l'orage menaçant
pèse lourdement sur les champs brûlés
par un soleil de plomb.
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La
neige au Creux.
Aquarelle, 2005. |
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Martina trouve dans la nature
des ressources innombrables, grâce à
une sensibilité qui est à l'affût
des nuances. Ses aquarelles sont extrêmement
abouties et d'une grande virtuosité : paysages
aux ciels immenses, d'une simplicité majestueuse
qui éclate de tranquille lyrisme cosmique,
travaillés avec une finesse et une économie
de moyens audacieuse. Avec une sensibilité
toujours très juste, Martina réussit
le tour de force de capter la lumière changeante,
si subtile, des saisons et des heures avec une
qualité de contemplation qui offre, plus
qu'une description, une véritable méditation
sur la beauté de la nature. A ce chant
paisible, à sa respiration lente et extasiée,
répondent des dessins au crayon. Des esquisses
de rues, de maisons croquées au hasard
d'une rencontre et qui semblent ne cacher aucun
détail.
Aimer la nature, c'est la vivre, l'arpenter, l'humer,
la toucher, la scruter à certaines heures
privilégiées, aux instants où
le cur s'accroche à la lumière
et accepte l'émotion. L'uvre de Martina
naît de ces accointances.
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