Hans Peter
[La serrure]
Nouvelle

Les enquêtes de l'inspecteur G.7 ; [06]

 

  • Rédaction
    Place des Vosges 21, Paris (France), durant l'hiver 1928-1929.
    Selon les archives secrétariales de Simenon : Stavoren (Pays-Bas), durant l'hiver 1930-1931.
    Selon le livre de comptes de Simenon : Stavoren (Pays-Bas), durant l'hiver 1929-1930.


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Dans l'hebdomadaire « Détective », n° 51 (énigme) et 53 (dénouement) des 17 et 31 octobre 1929 (soit 2 livraisons), sous le pseudonyme de Georges Sim.


     



    Hans Peter, 1929.
    Publication en préoriginale.



  • Edition originale
    In Les 13 énigmes (Paris, A. Fayard, 1932).
    L'ouvrage est publié sous le patronyme de l'auteur.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    Nouvelle rééditée dans l'hebdomadaire « Lisez-moi Aventures » (Paris, J. Tallandier), n° 68 de janvier 1952, sous le titre La serrure et publiée sous le patronyme de l'auteur ; illustrations de [ ? ].


     


      La serrure, 1952.
    Réédition.


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome VI.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 18.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 18.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Remarque(s)
    Hans Peter est le sixième volet d'une série de treize nouvelles qui font l'objet d'un concours hebdomadaire, primé en espèces. Chaque nouvelle s'étend sur deux numéros : dans le premier sont posés tous les éléments de l'énigme ; dans le second, en quelques lignes, est donné son dénouement.


  • Intrigue
    L'île de Porquerolles (Var, France) est un paradis et l'Oustaou de Diou — une grande maison peinte en blanc qui domine le village et le port — est le paradis de Porquerolles. Elle est habitée par Justin Bedoux, un célibataire né à Hyères en 1877, dans une famille d'horticulteurs. Il est parti en Indochine à vingt ans, où il a réalisé une fortune. De retour au pays, trente ans plus tard, il a acheté l'Oustaou et y vit seul. Outre un neveu — Jean Maronnet — il n'a pas de famille.

    Celui-ci est marié et vit à Paris, mais passe l'été sur la Côte d'Azur. C'est un jeune homme mince et élégant, avec toutes les caractéristiques de ce qu'on appelle un fils à papa. Il possède un yacht de huit mètres cinquante, l'Epatant, qui est amarré depuis un mois à Porquerolles le jour où, dans sa chambre, on retrouve Justin Bedoux, mort à côté de son lit, la poitrine sanglante. Une balle reçue en plein cœur.

    Nous sommes le lundi 13 août. L'alarme est donnée et tout le village accourt. L'unique gendarme n'a même pas le temps de se mettre en tenue, ni le maire de ceindre son écharpe. Sans conviction, on fouille la maison et — dans un réduit — on découvre un homme endormi sur une botte de paille.

    L'individu est bien près d'être lynché. Il s'en tire avec des bleus sur tout le corps et une plaie contuse au-dessus de l'œil. Comme il n'y a pas de prison à Porquerolles, on l'enferme à la mairie et on fait appel à la Police judiciaire.

    Lorsque G.7 débarque sur l'île, il ne manque pas d'être fasciné par le décor, le soleil, la joie de vivre et l'optimisme qui y règne. Dès son arrivée, on lui présente le suspect. Les papiers qu'il porte sur indiquent qu'il se nomme Hans Peter (trente-cinq ans). Ils sont faux ou, pour le moins, trafiqués. Tantôt ils le donnent comme Danois, comme Finlandais ou comme Allemand. Il a été marin, ouvrier mineur ou serrurier. Ses souliers bâillent et sont réparés avec de la ficelle, Ses vêtements sont sales et râpés. Il n'a pas de chemise et porte un vieux tricot qu'on a dût lui donner. Ses traits sont dessinés à la pointe sèche et soulignés avec une netteté incisive. Il est grand et maigre, blond — presque blanc — avec un teint blafard et des yeux si clairs qu'on les dirait incolores.

    G.7 procède à une reconstitution. Il s'installe dans le réduit qui a servi à Hans Peter pour dormir et demande qu'un coup de feu soit tiré dans la chambre de la victime. N'importe quel homme, plongé dans le sommeil le plus profond, n'aurait pas manqué d'être réveillé par le bruit de la détonation. Pendant deux heures, l'inspecteur confronte les témoignages et s'assure, qu'au moment où on a découvert Hans Peter, la porte du cagibi était bien fermée depuis l'extérieur. Ce détail revêt une importance capitale, car il n'y a pas de fermeture possible depuis l'intérieur du réduit. De plus, la porte n'est pas d'aplomb et ne reste pas fermée d'elle-même. Manifestement, Hans Peter a donc été enfermé dans le réduit. S'il n'est pas coupable du meurtre de Justin Bedoux, il en est complice.

    G.7 demande met Hans Peter en présence de Jean Maronnet. Les deux hommes se taisent. Alors le policier parle pour eux. Maronnet va souvent à la pêche avec son oncle, sur un youyou. Ces derniers mois, pas le moindre gros temps ; pas la moindre occasion de passer le vieux par dessus bord et d'accuser le roulis. Parce qu'il dure, Justin Bedoux. Il est solide et pourrait bien finir centenaire… Le neveu s'impatiente, mais lorsqu'il remarque Hans Peter sur la jetée de Porquerolles, il comprend tout le parti qu'il pourrait tirer du vagabond.

    Contre de l'argent, Hans Peter accepte de se laisser accuser du meurtre de Justin Bedoux. Faute de preuve, il sera fatalement relâché. Cela vaut bien une nuit dans un réduit et quelques coups. Et Maronnet abat lui-même son oncle.

    Il finira sans doute ses jours au bagne. Quant à Hans Peter, il continuera à traîner ses savates quelque part, calme, presque digne, affamé. Mais libre.


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