Le mari de Mélie
Nouvelle

  • Rédaction
    Fontenay-le-Comte (Vendée, France), en 1941 [ ? ].


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Dans l'hebdomadaire « Toute la vie », n° 3 du 21 août 1941 ; pp. 21-22 ; illustration (non signée).


     


      Le mari de Mélie, 1941.
    Publication en préoriginale.


  • Edition originale
    In La rue aux trois poussins (Paris, Presses de la Cité, 1963).

  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    Nouvelle reprise dans la revue « Réalité femina - illustrations », n° 190 de novembre 1961, qui présente Le mari de Mélie comme un texte inédit ; ce qui, bien entendu, est erroné. La nouvelle est précédée d'une interview de Georges Simenon. L'auteur a alors cinquante-huit ans.


      Le mari de Mélie, 1961.
    Réédition.




  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome 26.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 12.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 12.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : Un marito disastroso.




      Un marito disastroso, 1962.
    In « Domenica del Corriere »,
    n° du 11 mars.


  • Intrigue
    Il y a vingt-six ans, Nicolas a emporté les trois-cent-dix francs que contenait le tiroir — ne laissant qu'une pièce de deux sous au fond de celui-ci — et une lettre :

    Ma chère Amélie,
    Une affaire extrêmement importante, qui nous apportera la fortune, m'oblige à partir sans attendre ton retour. Tu peux avoir confiance : je reviendrai et je reviendrai riche. En attendant…

    Il n'est jamais revenu. Le lendemain, Mélie a appris qu'il s'était embarqué pour l'Algérie avec une petite chanteuse noiraude qui habitait la chambre en dessous de la leur et à qui, Mélie, bonne bête, raccommodait les bas…

    Depuis, Nicolas a signalé son existence par quelques lettres. Ces lettres dont il a le secret… De vagues promesses venant de l'étranger, assorties parfois de demandes d'argent, que Mélie a parfois honorées.

    Et voilà qu'un jour, il réapparaît. Il ne porte plus barbe ni moustaches et doit avoir un dentier, car sa bouche fait un drôle de pli mou. Evidemment, il est sans le sou — la faute à pas de chance, à ces affaires mirobolantes qui finissent par capoter — humble et pitoyable.

    Mélie, elle, tient une poissonnerie. C'est une commerçante active et courageuse, qui a le propos vif et le cœur sur la main. N'est-elle pas le refuge rêvé pour Nicolas ?

    Avant, elle l'admirait. C'était une gamine des rues, une gamine qui travaillait au marché au poisson. Il était, lui, un monsieur, le fils du directeur de l'usine à gaz, et c'était elle qui se retournait quand il passait. Maintenant, sa serviette ne contient plus qu'une chemise sale, une vieille paire de pantoufles, un morceau de savon et une brosse à dents dans un bout de journal.

    Mélie le nourrit et le loge dans le cagibi. Il fera la chine (la vente du poisson), à la place du vieux Loiseau, mort peu de temps avant son arrivée. On l'appellera Jules, car Mélie a annoncé depuis longtemps que son mari était mort.

    Mais Nicolas n'est même pas capable de hisser une caisse de poisson sur la charrette. Alors, avec sa serviette sous le bras et sa canne, il reprend sa dignité et annonce avec mélancolie son départ. Un sourire si pauvre sur les lèvres, que Mélie a compris…

    Elle l'envoie loger chez la fille de Valabelle, qui tient l'auberge près du Marché : Tu lui diras que tu viens de ma part et qu'elle te donne la chambre du second… Ils te feront la pension… Tu n'auras qu'à raconter que tu es mon cousin et que c'est moi qui payerai…

    Et lui, encore une fois : C'est à charge de revanche, Amélie… Il s'éloigne à reculons. Disant qu'il reviendra — parole d'honneur ! — quand ses affaires iront mieux…




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