Mémoires intimes
Suivi du Livre de Marie-Jo
Récit à caractère autobiographique

  • Rédaction
    Lausanne (Vaud, Suisse), de février à novembre 1980.


  • Manuscrit
    Manuscrit autographe à l'encre ; paginations multiples (au total 574 feuillets répartis dans 12 cahiers) ; corrections peu nombreuses, réalisées en cours d'écriture.
    Dactylographie faisant suite au manuscrit ; 2'288 feuillets (répartis en 12 volumes dont le découpage ne correspond pas toujours exactement à celui du manuscrit).
    Conservation : collections privées ; photocopie Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune.


  • Edition originale
    Achevé d'imprimer : octobre 1981.
    Paris, Presses de la Cité ; 24 x 15,5 cm, 752 pages ; couverture en carton léger illustrée (photo).
    Pas de grands papiers, ni de tirage numéroté.


      Mémoires intimes, 1981.
    Edition originale.


  • Réédition(s) en français

    Réédition faisant suite à une décision judiciaire du 9 novembre 1981. Le tribunal de Grande Instance de Paris, à la demande de Mme Denyse Simenon-Ouimet, l'édition originale d'octobre 1981 est retirée du commerce et des passages sont supprimés (31 lignes en tout, dont 25 de Marie-Jo).
    Achevé d'imprimer : novembre 1981.
    Paris, Presses de la Cité ; 24 x 15,5 cm, 752 pages ; couverture en carton léger illustrée (photo).
    L'illustration de la couverture est la même que pour l'édition originale.


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 27.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 27.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : Intimate Memoirs (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).


      Intimate Memoirs, 1981.
    Edition américaine
    (Harcourt Brace Jovanovich).


    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Remarque(s)
    Le 27 novembre 1981, Antenne 2 (France) diffuse un « Apostrophe » spécial Simenon, entièrement consacré à l'auteur et ses Mémoires intimes, enregistré par Bernard Pivot chez Simenon à Lausanne.


  • Sujet
    [Sources : Monique Picard in « Les confessions de Simenon » (« L'illustré », n°52 du 23 décembre 1981) ; Maurice Monnoyer in Trois heures avec Simenon (Montpellier, Chez Maurice Monnoyer, 1989).]

    Simenon septante-huit ans. Il est célèbre, riche et lu dans le monde entier. Pourtant, il déroule une dernière fois, à l'envers, le fil de sa vie et se remet encore en question. On croyait qu'il avait tout dit. Pas du tout. Il gardait quelques images de son passé pour lui. La mort de sa fille Marie-Jo, au printemps 1978, a fait sauter les derniers verrous. Il ne s'excuse ni ne s'accuse. Il fouille jusqu'au moindre détail.


      Monique Picard,
    « Les confessions de Simenon », 1981.


    La lecture des Mémoires intimes provoque des sentiments contradictoires. S'agit-il d'un monument de tendresse élevé par un père à la mémoire de sa fille ? S'agit-il d'un règlement de compte de l'écrivain avec son passé, mais aussi avec sa femme Denyse Ouimet dont il est divorcé (comme s'il ne pouvait plus prononcer son nom, Simenon, tout au long de son énorme livre, ne l'appelle que D. Il ne la nomme qu'en exergue, pour s'excuser auprès de ses lecteurs des passages supprimés dans le livre par jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris) ? S'agit-il de la confession déplaisante, voire irritante, d'un vieillard se complaisant à se dévêtir psychologiquement, sentimentalement, sexuellement ?

    Une chose paraît évidente : Simenon a voulu écrire une suite à Pedigree, et, sans la moindre pudeur, se mettre à nu. Il livre toute sa vie, qu'il raconte à Marie-Jo et à ses trois fils, Marc, Johnny et Pierre. Cette vie, il la raconte « la mémoire enfin débarrassée du sordide » et avec une stupéfiante précision. Les lieux, les gens, l'atmosphère, tout est noté. Tel quel. Ce n'est pas le romancier qui tient la plume, mais l'ethnologue. L'ethnologue de la tribu Simenon. Femmes et enfants en tête, bien sûr, mais aussi gouvernantes, nurses, chauffeur, secrétaires, amis et amies, animaux, maisons, voitures. Désormais, n'importe qui ayant lu ces Mémoires pourra parler de Simenon comme s'il avait partagé sa vie.

    Tout y est dit. Des bobos aux troussages de dames et de demoiselles. Car Simenon, chacun le sait, n'a pas pêché par manque d'amour envers son prochain, surtout pas au féminin pluriel. L'étonnant, c'est que malgré la crudité des détails, le récit n'a rien du déballage. Simenon n'analyse ni ne dilue. Il aligne les faits d'une vie ordinaire.

    Alain Decaux dit qu'on connaît mieux les morts que les vivants. Que les Mémoires sont, généralement, écrits pour la galerie, donnant ainsi une image insignifiante de leur auteur. Simenon constitue l'exception. Et s'il se raconte, sans complaisance, c'est parce que, toute sa vie, il a toujours été curieux de tout. Pas seulement de l'homme qu'il a regardé vivre aux quatre coins du monde, de la femme qu'il a poursuivie douloureusement tant le besoin de se confondre avec elle devenait impérieux. Curieux aussi de la mer et de la terre qu'il respecte comme un croyant respecte et vénère son dieu, des arbres, des moindres insectes, du plus petit être vivant dans l'air ou dans les eaux.


      Maurice Monnoyer,
    Trois heures avec Simenon
    , 1989.
    Edition originale.


    Pas d'argent, mais une folle envie de vivre ! Simenon a été petit journaliste et grand reporter, secrétaire d'un marquis, conteurs sous différents pseudonymes. Il a essayé la boxe en salle, s'est marié une première fois à dix-neuf ans, a roulé sur une grosse moto américaine sur la route des Ardennes et réalisé lui-même les plans de sa somptueuse maison d'Epalinges (Vaud, Suisse).

    Mémoires intimes, c'est encore le récit des rencontres avec ses grands amis : Pagnol, Cocteau, les frères Kessel, Pierre Lazareff, Picasso, Chaplin, Fellini… L'accablant témoignage des rapports passionnels, puis de plus en plus tumultueux, avec Denyse, sa seconde femme, qui rêve de se hisser à la hauteur de son mari, de briller et de dominer, mais qui boit et sombre dans la dépression nerveuse… Le cri de douleur ; l'hommage à Marie-Jo, sa fille adorée, qui mythifie son père, rêve d'un amour incestueux, lit tous ses livres, cherche désespérément sa voie et, malgré les soins prodigués par d'éminents psychiatres, perd peu à peu son équilibre mental…

    Le dialogue entre le père et la fille devient pathétique ; c'est pour elle que Simenon, pour clore ses Mémoires, ouvre le Livre de Marie-Jo : la reproduction des lettres, des poèmes et des cassettes qu'elle lui a adressés. Des pages brûlantes d'une tendresse excessive, d'amour de la vie, de larmes, de supplications…




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