Les témoins
Roman

  • Rédaction
    « Shadow Rock Farm », Lakeville (Connecticut, U.S.A.), du 20 au 27 septembre 1954.


  • Manuscrit
    Manuscrit autographe ; paginations multiples (au total 53 feuillets) ; dédicace en tête, signée et datée du 27 septembre 1954 ; corrections peu nombreuses, principalement des suppressions, réalisées en cours d'écriture ; signé et daté de : Shadow Rock Farm, Lakeville, Connecticut, le 26 septembre 1954.
    Dactylographie faisant suite au manuscrit ; 176 feuillets ; corrections de l'auteur, quelques corrections d'une autre main ; signée et datée de : Shadow Rock Farm, Lakeville, Connecticut, le 27 septembre 1954.
    Conservation : collection privée ; photocopie au Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    En feuilleton dans le mensuel « Le Nouveau Femina », n° 12-14 de mars à mai 1955 (soit 3 livraisons). Illustrations de Jacques de Pindray.


     


      Les témoins, 1955.
    Publication en préoriginale.




     


       





  • Edition originale
    Photostat du tapuscrit.
    Achevé d'imprimer : pas d'achevé d'imprimer [1954].
    Lakeville (Connecticut, U.S.A.), Chez l'Auteur ; 28 x 21,5 cm, 231 pages ; couverture carton noir, titre en jaune, reliure à anneaux plastique.
    Diffusion : New York, French & European Publications Inc.
    100 exemplaires miméographiés sur papier jaune, numérotés de 1 à 100 et signés par l'auteur.
    Aucun exemplaire en dehors de ce tirage numéroté.


      Les témoins, 1954.
    Edition originale.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    Première édition imprimée :
    Achevé d'imprimer : 6 avril 1955.
    Paris, Presses de la Cité ; 19 x 12 cm, 215 pages ; couverture en carton léger, illustration photo.

    Tirage de tête
    100 exemplaires sur vélin pur fil, numérotés de 1 à 100.

    L'illustration de la couverture est la même pour les deux tirages (tirage de tête et tirage courant).


      Les témoins, 1955.
    Première édition imprimée.


    Couverture de J. Jacquelin :


      Les témoins, 1959.
    Réédition (Presses de la Cité).


    Autre(s) réédition(s) :


      Les témoins, 1974.
    Réédition (Presses Pocket)


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome 32.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 7.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 7.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : The Witnesses (première édition anglaise).


      The Witnesses, 1968.
    Edition anglaise (New English Library)


      The Witnesses, [ ? ].
    Edition [ ? ] (HB Books)


    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Intrigue
    Une ville de province française, dont le nom n'est pas précisé. Xavier Lhomond, cinquante-cinq ans, est président de Cour d'assises. Il est marié à Laurence, cinquante-trois ans, avec qui il n'a pas eu d'enfants.

    Depuis cinq ans, l'épouse du magistrat est malade et garde la chambre. Son mal est d'origine cardiaque. Cependant, ses crises varient en nombre et en intensité suivant que son mari est plus ou moins absorbé par sa profession. C'est en tout cas ce qu'a fini par remarquer Xavier Lhomond, qui en vient à se demander si sa femme ne le fait pas exprès.

    La veille du jour où il doit présider la Cour d'assises dans un procès où est inculpé un homme qu'on accuse du meurtre de sa femme, Lhomond éprouve le besoin, le soir, chez lui, de revoir tranquillement le dossier. Il s'agit de l'affaire Dieudonné Lambert, ce mécanicien de trente-deux ans, dont l'épouse, Mariette, vingt-quatre ans, a perdu la vie dans des conditions peu claires.

    A peine s'est-il plongé dans la relecture des différents rapports de l'enquête que Laurence appelle son mari. Elle pressent une crise. Malheureusement, le médicament auquel elle a recours en cas d'alerte ne peut lui être administré car, le jour même, son mari a malencontreusement brisé la fiole qui le contenait. Malgré l'heure tardive et bien qu'il ressente les premiers symptômes d'une grippe, il faut que Lhomond ressorte et se rende chez son pharmacien habituel. Comme celui-ci est un peu sourd, il n'entend pas le magistrat sonner à la porte de l'officine et Lhomond doit l'appeler par téléphone depuis un bar voisin. Et c'est lorsqu'il sort de ce bar que Lhomond rencontre fortuitement — mais non sans quelque surprise — le conseiller Frissart, second assesseur au procès du lendemain.

    Les débats s'ouvrent, dirigés par un Lhomond que la grippe a rendu fiévreux. Le magistrat profite de la suspension d'audience de midi pour passer chez son médecin, le docteur Chouard, qui lui fait une piqûre pour le soutenir, à défaut de lui prescrire l'alitement. Une réaction de choc ne tarde pas à se manifester : au fur et à mesure que se déroule le procès, Lhomond se représente à la place de l'accusé. Et si on l'inculpait, lui, d'avoir tué sa femme, n'y aurait-il pas aussi des témoins à charge ? Par exemple, le conseiller Frissart, qui l'a vu sortir d'un bar au milieu de la nuit ; le pharmacien, qui a dû lui fournir une dose de strychnine alors qu'il l'avait déjà livrée deux jours plus tôt ; le greffier qui, le matin même, avant l'audience, a pu flairer à son haleine un relent d'alcool parce que, grippé, il avait avalé chez lui un verre de fine pour se remonter ; ceux qui n'ignorent pas qu'il couche avec sa dactylo…

    Pour lui comme pour Dieudonné Lambert, on peut supposer que tous ceux qui viendraient témoigner seraient sincères. Et sans doute les sept jurés s'efforceraient-ils de se faire une juste opinion. Mais que connaissent-ils vraiment de Lhomond ou de Lambert et que connaissent-ils de Laurence ou de Mariette ? Que savent-ils des milliers de gens vivant comme ces deux couples ?

    Voilà le grand point d'interrogation posé. On va juger un homme. Chacun jugera au mieux de ses moyens et selon sa conscience ; mais jugera d'après quoi ? selon quoi ? Jugera qui ? Un inconnu ! Les témoins. Même ceux dont la bonne foi est certaine, proposent selon leur sentiment, leur impression, un tableau différent, presque opposé, des mêmes circonstances…

    Xavier Lhomond y pense tellement qu'il lui vient une mentalité de coupable et qu'il s'imagine ce que tel témoin dirait de lui si…, comment on le verrait si… Sa grippe transforme ses nuits en cauchemars. Il retrouve tel ou tel détail de sa propre journée, se rend compte qu'un avocat général, ne connaissant que le fait par les récits des témoins, peut en inférer ce qu'il voudra, du blanc ou du noir… Et le magistrat tremble devant ce qu'a d'imparfait, et même de rudimentaire et d'illusoire, une justice qui, pourtant, se veut juste. La liberté, l'existence d'un homme dépendent de cette chose entre toutes incertaine : le témoignage ! Parviendrait-on à rassembler des preuves contre lui, Lhomond ?

    Des preuves formelles ?

    Il n'en existe pas non plus contre l'accusé Dieudonné Lambert. Sa femme a été transportée morte sur une voie ferrée où on l'a découverte décapitée. Ce soir-là, Lambert était rentré ivre mort et s'était écroulé dans son vestibule. Quant à Mariette, sa femme, on sait qu'elle avait de nombreux amants.

    Les témoins défilent à la barre, mais se révèlent peu convaincants, tant leurs dépositions sont contradictoires. Réuni avec les magistrats, le jury se prononce, à la majorité des voix, pour l'acquittement de Lambert. Après l'annonce du verdict, celui-ci adresse à Lhomond un sourire ironique en guise de merci qui laisse le magistrat perplexe.

    Le dernier jour du procès, à la sortie du Palais, le docteur Chouard attend Lhomond pour lui annoncer la mort de sa femme survenue dans l'après-midi. Elle souffrait d'une hypertrophie du cœur, mais avait interdit qu'on en parle à son mari. Ainsi Lhomond s'était trompé à son sujet, il ne l'avait guère vraiment connue pendant leur vie commune et sa mort est normale, naturelle. Il n'a donc pas à craindre qu'on l'en accuse un jour…

    Lhomond épousera bientôt Germaine Stévenard, la dactylo qui est sa maîtresse.


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