Un homme comme un autre
Récit à caractère autobiographique

[Dictées ; 01]

  • Enregistrement
    Lausanne et Glion-sur-Montreux (Vaud, Suisse), du 13 février à la mi-septembre 1973.


  • Supports originaux
    Enregistrement sur cassettes.
    Dactylographie : 2 volumes avec reliure noire (pp. 1-330, pp. 331-603) ; dédicace en tête de chaque volume ; corrections manuscrites de l'auteur ; signée et datée du 7 avril 1974.
    Dactylographie : 4 volumes avec reliure noire (pp. 1-154, pp. 155-316, pp. 317-478, pp. 479-603) ; dédicace (différente de l'original) en tête du premier volume datée du 7 avril 1974 ; pas de corrections de l'auteur ; signée mais non datée.
    Conservation : un exemplaire de la dactylographie avant correction par l'auteur au Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune.


  • Edition originale
    Tirage de tête

    Achevé d'imprimer : 17 mars 1975.
    Paris, Presses de la Cité ; 26,5 x 17,5 cm, 312 pages ; en feuilles, sous double emboîtage d'édition bleu marine.
    55 exemplaires sur vergé blanc de Hollande Van Gelder, numérotés de 1 à 55.

    C'est le seul ouvrage de Simenon qui ait bénéficié d'un tirage sur un aussi beau papier.


      Un homme comme un autre, 1975.
    Edition originale, tirage de tête.


    Tirage courant

    Achevé d'imprimer : 17 mars 1975.
    Paris, Presses de la Cité ; 24 x 15,5 cm, 312 pages ; couverture en carton léger illustrée en couleurs.
    La justification du tirage qui figure dans le tirage courant est erronée : elle mentionne 100 exemplaires (au lieu de 55) sur pur fil Lafuma (au lieu de vergé blanc de Hollande).


      Un homme comme un autre, 1975.
    Edition originale, tirage courant.


  • Réédition(s) en français
    Aucune.


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 26.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 26.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    1981 : Un uomo come un altro.


      Un uomo come un altro, 1981.
    Edition italienne (A. Mondadori).


  • Sujet
    [Source : Robert Kanters in « Simenon témoin de Simenon » (« Le Figaro », des 6/7 décembre 1975).]

    Simenon n'écrit plus, il dicte. Cette méthode — on le sait — ne le rendra pas moins prolifique puisque vingt-deux ouvrages (les Dictées et Lettre à ma mère) seront publiés après son renoncement à la littérature (en février 1973, peu avant de fêter ses septante ans).

    Un homme comme un autre est un volume de souvenirs et de demi-confidences. C'est la première étape d'une enquête beaucoup plus délicate que celles qu'il confiait à son commissaire Maigret, puisqu'il s'agit cette fois de démasquer Simenon lui-même et que tout laisse supposer que, depuis de longues années déjà, Simenon est en fuite.

    Ce que Simenon chante dans son journal, c'est son bonheur : son bonheur dans cette modestie retrouvée, son bonheur de vivre avec sa compagne Teresa, son fils Pierre qui a quatorze ans en 1973 et sa gouvernante Yole. Il ne lit à peu près rien en dehors de la presse, il n'écoute pas de musique, ne va jamais au théâtre, une seule fois au cinéma pour revoir un film de son ami Chaplin.

    C'est le vide intellectuel à peu près total. Et comme il prend les informations plusieurs fois par jour à la radio et à la télévision, qu'il lit journaux et magazines, il est surinformé en quelque sorte, il a la tête pleine de gros titres, de nouvelles à sensations, de craintes apocalyptiques. Et il les commente avec le bon sens un peu court d'un brave homme qui cherche à y voir clair. Il écrit sur le bonheur d'être chez soi quand, pendant les fêtes, les restaurants refusent du monde, sur la pollution, sur la peine de mort, sur les mensonges qui nous font du mal.

    Le grand romancier chausse les bottes du petit chroniqueur de la « Gazette de Liège » qu'il était à dix-sept ans. On s'attend à chaque instant à l'entendre déclarer : ce magnétophone est le plus beau jour de ma vie…

    Ce n'est pas antipathique, parce que l'homme est simple et sincère. Parce que l'on sent bien qu'il en rajoute pour prouver que le grand Simenon est bien un homme comme les autres, parce que sa volonté profonde est de dire la vérité sur l'homme, à la fois l'homme de la rue, l'homme quelconque, et lui-même. Mais il n'arrive pas à se rejoindre lui-même. Simenon est le plus grand voyeur de la vie quotidienne au XXe siècle, mais il ne se voit pas lui-même. On a souvent l'impression qu'il se regarde comme un étranger, qu'il surveille ses humeurs et ses opinions comme on surveille des variations météorologiques dans lesquelles on est pour rien.

    Ce journal sonnerait peut-être plus juste s'il était écrit à la troisième personne. La voix de Simenon a toujours été plus assurée dans ses romans que dans ses ouvrages autobiographiques (exception faite de Lettre à ma mère, un texte bouleversant par sa lucidité tendre et cruelle). Cela veut dire que sa vérité, son monde intérieur, Simenon l'atteint mieux en organisant ses souvenirs par l'imagination qu'en les traitant par l'analyse et la réflexion.

    Le monde de Simenon — celui qui n'existe que par la parole — est le monde d'un créateur muet.




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