Intrigue
            Le 12 juin, Antonio Farano, gérant du 
Paris-Strip, un 
            cabaret de Montmartre (Paris, France) avertit la police de la disparition 
            de son beau-frère, Emile Boulay, patron de plusieurs boîtes 
            de nuit du quartier. Peu de temps après, son corps est retrouvé 
            près du Père-Lachaise.
            
            L'autopsie établit qu'Emile Boulay a été étranglé. 
            Une mort violente pour un homme tranquille, qui ne faisait pas partie 
            du Milieu, aimait sa femme et ses deux enfants, et n'avait ni maîtresse 
            ni passion coupable. Il dirigeait personnellement trois de ses cabarets 
            et menait un train de vie modeste au sein de sa famille.
            
            Maigret s'étonne donc de la mort de cet homme calme et sans 
            histoire. Aurait-elle un lien avec celle d'un truand corse, Mazotti, 
            dont la bande se livrait au racket de la protection dans Montmartre 
            ?
            
            Le commissaire reconstitue les faits petit à petit. Tout d'abord, 
            il établit que Mazotti s'était mis à exiger des 
            propriétaires de cabarets des sommes exorbitantes, provoquant 
            des bagarres chez ceux qui refusaient de payer. Aussi, aidés 
            par des dockers du Havre, Emile Boulay avait-il entrepris de mettre 
            Mazotti au pas. Et lorsque celui-ci a été tué, 
            la police a soupçonné Boulay d'avoir commis le meurtre, 
            mais sans pouvoir en apporter la preuve.
            
            Ensuite, Maigret apprend que, la veille de sa mort, Emile Boulay a 
            retiré à sa banque la somme de 500'000 francs, une transaction 
            suspecte au vu de ses modestes habitudes. La reconstitution de la 
            dernière soirée de Boulay indique qu'il aurait donné 
            plusieurs coups de téléphone avant d'obtenir enfin la 
            communication et qu'il se serait dirigé, vers minuit, du côté 
            de l'immeuble habité par son avocat, Me Jean-Charles Gaillard
            
            Les deux hommes s'étaient-ils donné rendez-vous ? Maigret 
            interroge l'avocat, mais n'en tire rien, sinon que  le soir 
            où Boulay a été supprimé  Me Gaillard 
            n'a pas bougé de son domicile. D'ailleurs sa voiture est restée 
            garée devant son hôtel particulier durant toute la nuit.
            
            Le commissaire étudie les causes défendues par Me Gaillard. 
            Il constate que celui plaide peu et n'accepte que celles qu'il est 
            certain de gagner. Il comprend dès lors que l'avocat extorque 
            de grosses sommes à ses clients, sous prétexte d'acheter 
            la protection de la police. Allant jusqu'à prétendre 
            qu'il corrompait Maigret lui-même !
            
            En vérifiant l'alibi de Me Gaillard, Maigret découvre 
            que sa voiture a été immobilisée au garage durant 
            la semaine du meurtre de Boulay. Donc le véhicule de l'avocat 
            ne pouvait être garé devant son hôtel particulier 
            comme il l'a prétendu. Coïncidence, Me Gaillard est rentré 
            en possession de son automobile le jour où Boulay a été 
            retrouvé près du Père-Lachaise
            
            Sur ces entrefaites, un jeune voleur de voitures, Gaston Mauran avoue 
            à la police avoir payé 100'000 francs à Me Gaillard 
            pour acheter la protection de Maigret. Le commissaire fait alors le 
            rapprochement entre ce versement et le retrait inexpliqué de 
            Boulay. Les fameux 500'000 francs qu'il a retirés de son compte 
            la veille de sa mort.
            
            Cela permet à Maigret de confondre Me Gaillard. Emile Boulay 
            lui a remis 500'000 francs pour ne pas être mêlé 
            à l'enquête menée suite au meurtre de Mazotti. 
            Croyant avoir acheté sa sécurité auprès 
            de la police en versant cette somme importante, Boulay est étonné 
            d'être convoqué à la P. J. Il contacte son avocat, 
            exige des explications et le menace de rappeler à la police 
            le contrat passé avec elle.
            
            Plutôt que de courir ce risque, Me Gaillard étrangle 
            Boulay et attend trois jours qu'on lui rende sa voiture pour déposer 
            le cadavre en bordure du Père-Lachaise.
            
            Arrêté le 18 juin, Me Jean-Charles Gaillard se pend dans 
            sa cellule.