Maigret et l'inspecteur malchanceux
[Maigret et l'inspecteur malgracieux]
Nouvelle

  • Rédaction
    Domaine d'Esterelle, Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson (Québec, Canada), 5 mai 1946.


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune [ ? ].


  • Edition originale
    In Maigret et l'inspecteur malchanceux (Paris, Presses de la Cité, 1947).

    L'adjectif malchanceux a été imprimé à la place de malgracieux, par la faute d'un linotypiste distrait.

    La correction sera faite dès la deuxième réédition du texte, en 1954. Celle de 1952 portant encore l'adjectif erroné.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    Edition illustrée :
    Achevé d'imprimé : octobre 2002.
    Paris, Omnibus ; 20 x 13 cm, 109 pages ; illustrations de [Jacques de] Loustal, couverture illustrée en couleurs (Loustal).
    Collection « Carnets ».


     

    Maigret et l'inspecteur malgracieux, 2002.
    Réédition.



  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome XII.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 2.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 2.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret und Inspektor Griesgram.

    En anglais :
    1977 : Maigret and the Surly Inspector (première édition américaine).
    1976 : Maigret and the Surly Inspector (première édition anglaise).

    En italien :
    1959 : L'ispettore biloso.


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Sous le titre Inspector Lognon's Triumph, téléfilm anglais de John Harrison.
    Scénario : Giles Cooper.
    Avec: Rupert Davies (Maigret), Ewen Solan, Helen Shingler, Neville Jason, Victor Lucas, Henry Oscar, Delphi Lawrence, Ann Firbank, Leslie Glazer, Warren Mitchell…
    Première diffusion : BBC TV (Grande-Bretagne), le 20 novembre 1961.

    Sous le titre Maigret e l'ispettore sfortunato, téléfilm italien de [ ? ].
    Adaptation et dialogues : [ ? ].
    Avec : Gino Cervi (Maigret), Sergio Tofano, Antonio Battistella, Ileana Ghione…
    Première diffusion : RAI-TV (Italie), le [ ? ] 1968.

    Sous le titre Maigret et l'inspecteur malgracieux, téléfilm français de Philippe Laik.
    Scénario et dialogues : Michèle O'Glor.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Henri Virlojeux, Dominique Blanc, Danielle Lebrun, Philippe Lemaire, Paulette Dubost, Véronique Silver, Annick Tanguy…
    Première diffusion : Antenne 2 (France), le 15 mai 1988.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 79].


  • Intrigue
    Dans le XIIIe arrondissement de Paris (France), la vaste salle de Police-Secours est équipée d'un monumental plan de la ville. Tous les carrefours de la capitale sont équipés d'appareils peints en rouge, avec une glace qu'il suffit de briser pour être automatiquement en rapport téléphonique avec le poste de police du quartier en même temps qu'avec le poste central. A chaque appel, une pastille rouge s'allume sur le plan de Police-Secours et l'homme de garde entend au même instant ce que le brigadier du poste de police le plus proche dit à la personne en détresse.

    Toute la journée, toute la nuit, la vie dramatique de Paris vient ainsi s'inscrire en petites lumières sur un mur ; aucun car, aucune patrouille ne sort d'un des commissariats sans que la raison de son déplacement soit signalée au centre.

    Daniel, le neveu du commissaire Maigret, fait partie de ces hommes qui, jours et nuits, enregistrent et traitent les appels au secours qui marquent le quotidien de la capitale. Ce soir-là, Maigret attend un coup de téléphone de Londres au sujet d'un escroc international, appelé le Commodore, que ses inspecteurs ont repéré dans un palace des Champs-Elysées. Plutôt que de rester seul dans son bureau du Quai des Orfèvres, il a traversé la rue et est venu bavarder un moment avec son neveu, qui est de garde.

    Un peu après vingt-deux heures, un appel provient du carrefour des Lamarck et Caulaincourt. Au bout du fil, la voix crie des injures, puis on entend un coup de feu et plus rien.

    — M… pour les flics !

    Cela n'est pas sans rappeler à Maigret l'enquête au cours de laquelle le Polonais Stan-le-Tueur (voir la nouvelle qui porte le titre éponyme), sur le point d'être arrêté, avait téléphoné au commissaire pour l'injurier avant de se donner la mort. En vingt ans de carrière, c'était la première fois qu'un tel fait se produisait. Et voilà que, six mois plus tard, le même événement semble se reproduire.

    Pour en avoir le cœur net, le commissaire se fait aussitôt conduire sur le lieu de l'appel. Les agents de la rue Damrémont sont déjà sur place. Le brigadier Dambois se tient près du corps inerte d'un homme qui s'est tiré une balle dans le crâne. Le revolver, un Browning, se trouve près de lui. L'hypothèse du suicide semble la plus probable.

    Un médecin du voisinage, alerté immédiatement après la détonation, ne peut que constater le décès : la mort a été instantanée. Dans le pardessus de la victime, Dambois a retiré un portefeuille contenant six cents francs, la photo d'une femme et une carte d'identité au nom de Michel Goldfinger (trente-huit ans), courtier en pierres précieuses. La poche intérieure du portefeuille cache également un morceau de papier de soie dans lequel scintillent une dizaine de petits diamants non montés.

    L'inspecteur Lognon, que sa malchance et sa mauvaise humeur ont fait surnommer le Malgracieux, a interrogé les gens du quartier, mais personne n'a rien vu ni entendu. Maigret lui demande de l'accompagner chez Goldfinger. Il découvre ainsi que le courtier vit avec sa femme, Mathilde, et sa belle-sœur, Eva. Celle-ci se montre de loin la plus bouleversée par la mort de Michel et rejette violemment l'idée qu'il aurait pu se suicider.

    Le commissaire apprend que Goldfinger est sorti à vingt-deux heures, prétextant un rendez-vous urgent. Son épouse ne lui connaît pas d'ennemi et admet que, depuis deux ans, les affaires ne sont pas faciles dans le commerce du diamant pour ceux qui ne disposent pas de capitaux au jour le jour.

    En interrogeant Mathilde et Eva, Maigret se rend compte que la belle-sœur tente à plusieurs reprises de dire quelque chose, mais qu'elle renonce. Une sorte de guerre larvée oppose indéniablement les deux sœurs.

    Bien que très occupé par l'arrestation puis par l'interrogatoire du Commodore, Maigret ne peut s'empêcher de suivre l'affaire Goldfinger de près, d'intervenir et de conseiller Lognon sur les démarches à entreprendre. Ce qui ne manque pas de conforter le Malgracieux qu'on cherche — une nouvelle fois — à lui enlever une affaire intéressante.

    Gastinne-Renette, l'expert chargé d'examiner l'arme de Goldfinger, conclue que le revolver trouvé près de la victime est bien l'arme du crime, mais qu'elle portait un silencieux au moment où la balle a été tirée…

    Deux hommes à six mois d'intervalle… On imite… On ne réinvente pas… Voilà ce qui tracasse Maigret depuis que Daniel lui a annoncé la mort de Michel Goldfinger. Une seconde visite à la veuve du courtier permet à Maigret d'apprendre l'existence d'une assurance-vie portant sur un million de francs en faveur de Mathilde.

    La thèse du suicide est erronée puisque deux coups de feu ont été tirés. Le premier avec le revolver de Goldfinger muni d'un silencieux et le second à l'attention de Police-Secours avec une autre arme.

    Partant du principe qu'on n'invente pas une deuxième fois, Maigret est convaincu qu'il s'agit d'un meurtre maquillé en suicide. Il lui faudra néanmoins reprendre vingt fois, trente fois, l'interrogatoire du Commodore pour que celui-ci, par lassitude, finisse par se dégonfler et passe aux aveux.

    Le commissaire suggère à Lognon de s'intéresser de près à Mathilde Goldfinger. Treize jours après la mort du courtier, une énième visite à sa veuve conduit à la trouver non pas dans son appartement, mais dans celui juste au-dessus. Il est habité par un certain Mariani, un candidat inspecteur que Maigret avait du mettre à la porte de son service.

    L'ex-policier est l'amant de Mathilde. Il était dans la brigade de Maigret lorsque Stan-le-Tueur (voir la nouvelle qui porte le titre éponyme) s'est suicidé après avoir téléphoné au commissaire. C'est lui qui a eu l'idée de reproduire le même scénario que celui utilisé par le Polonais pour échapper définitivement à la justice. Il a donc tué Goldfinger pour se débarrasser d'un mari encombrant et pour que sa maîtresse touche la prime de l'assurance-vie.

    C'est lui aussi qui s'est donné le plaisir d'insulter la police par téléphone…

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