Intrigue
            Une nuit de janvier, vers trois heures du matin, un homme est découvert 
            mort au Bois de Boulogne (Paris, France). Le crâne défoncé. 
            L'inspecteur Aristide Fumel, du 16e arrondissement a cru bon d'appeler 
            Maigret. Un avis que ne partage pas le Parquet, considérant 
            que le commissaire a déjà assez de travail avec une 
            série de hold-up spectaculaires  des grosses sommes d'argent, 
            des bijoux  qui mobilisent toute sa brigade.
            
            Maigret croit reconnaître le mort, bien que son visage ait été 
            transformé en bouillie par un objet lourd. L'Identité 
            judiciaire lui confirme qu'il s'agit d'un cambrioleur d'origine suisse 
            (Vaud), Honoré Cuendet, cinquante ans, qui avait la particularité 
            d'opérer en solitaire, sans le moindre complice, et à 
            la condition expresse que les gens qu'il dévalisent soient 
            chez eux au moment où il commettait son forfait
            
            Cuendet est un ancien de la Légion étrangère. 
            Il a déjà été condamné pour vols, 
            mais sa personnalité et ses méthodes de travail font 
            de lui un cambrioleur pas comme les autres. Le fait qu'il ait été 
            assassiné intrigue Maigret. Et le peine aussi. Car il connaissait 
            Cuendet de très longue date et éprouvait pour lui quelque 
            chose comme de l'amitié.
            
            Bien que l'enquête ait été confiée à 
            Fumel, le commissaire interroge la mère de la victime, Justine 
            Cuendet, qui habite rue Mouffetard. La vieille dame  elle a 
            septante ans  ne voyait que très rarement son fils. Ce 
            qui n'empêchait pas celui-ci de subvenir à ses besoins. 
            Elle sait seulement qu'il fréquentait une certaine Eveline 
            Schneider.
            
            Dans le même temps, un nouvel hold-up est commis : rue La Fayette, 
            un encaisseur  qui transporte la paye d'une importante entreprise 
             est attaqué en plein jour par trois hommes. Au cours 
            de la fusillade, un passant est atteint par une balle perdue et un 
            gangster est abattu. Ses complices s'enfuient avec le butin.
            
            Joseph Raison, le malfaiteur qui a perdu la vie rue La Fayette, a 
            déjà eu affaire à Maigret. Aussi, son identification 
            permet-elle au commissaire de remonter jusqu'au cerveau de la bande, 
            un dénommé Fernand. Un 
ancien, récemment 
            sorti de prison, qui n'est pas non plus un inconnu pour Maigret. Se 
            fiant autant à son flair qu'à ses souvenirs, celui-ci 
            va orchestrer l'arrestation de Fernand  qui se cache à 
            Corbeil, dans la villa de la belle Rosalie  ainsi que de René 
            Lussac et Roger Stieb, ses hommes de mains.
            
            Un coup de filet magistral de la part du commissaire ! Dans une affaire 
            d'envergure, menée tambour battant, et au cours de laquelle 
             en guise de 
récréation  il s'offre 
            le plaisir d'élucider le meurtre d'un anonyme, Honoré 
            Cuendet.
            
            MMaigret parvient à retrouver Eveline Schneider, l'amie de 
            Cuendet. Elle est Alsacienne et exerce la profession de modiste. Elle 
            ne sait presque rien des activités d'Honoré, mais c'est 
            chez elle qu'il cache le produit de ses vols.
            
            De son côté, l'inspecteur Fumel réussit à 
            découvrir la chambre d'hôtel que Cuendet a occupée 
            au cours des cinq dernières semaines de sa vie. C'est de là 
            qu'il observait les allées et venues de l'immeuble d'en face, 
            une maison cossue du Marais. Elle appartient à un riche Anglais 
            de septante ans, Stuart Wilton, qui y a installé sa troisième 
            épouse, Florence, dont il a divorcé.
            
            C'est chez elle que Cuendet a pénétré et a été 
            surpris en plein travail par le fils Wilton, un play-boy d'une trentaine 
            d'année, qui l'a assommé, puis tué, parce qu'il 
            ne voulait pas informer la police de ce cambriolage. Comment aurait-il 
            pu alors justifier sa présence, en pleine nuit, dans le lit 
            de l'ex-femme de son père, dont il est devenu l'amant ? Aidé 
            par Florence, Wilton 
junior a transporté le corps de 
            Cuendet dans sa voiture et s'en est débarrassé dans 
            le Bois de Boulogne.
            
            Le docteur Lamalle, le médecin légiste, a retrouvé 
            des poils de chat sauvage sur les vêtements de Cuendet. Or, 
            la voiture de grand sport du fils Wilton avait une couverture en chat 
            sauvage, très remarquée et qui a disparu
 Mais 
            le juge d'instruction reste sceptique.
            
            Maigret l'avait prévu ; mais il s'en moque. Avant que la police 
            ne vienne perquisitionner chez elle, il a pris soin de faire comprendre 
            à Eveline Schneider de cacher l'argent volé par Honoré, 
            afin qu'elle puisse le remettre plus tard à Madame Cuendet 
            qui, autrement, serait plongée dans la misère.