Maigret se fâche
Roman

  • Rédaction
    Saint-Fargeau-Ponthierry (Seine et Marne, France), le roman est achevé le 4 août 1945.
    Selon la liste secrétaraile de Simenon : rue de Turenne, Paris (France), en juin 1945.


  • Manuscrit
    [ ? ].
    Le manuscrit a été détruit par l'auteur.


  • Publication d'une préoriginale
    En feuilleton dans le quotidien « France-Soir», n° 536-579 du 19 mars au 9 mai 1946 (soit 38 livraisons) ; illustrations d'André Hofer.




       




      Maigret se fâche, 1946.
    Publication en préoriginale.




  • Edition originale
    In La pipe de Maigret (Paris, Presses de la Cité, 1947).
    Maigret se fâche est précédé de la nouvelle La pipe de Maigret.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    Tirage numéroté :
    In La pipe de Maigret (Paris, Presses de la Cité, 1954).
    Maigret se fâche est précédé de la nouvelle La pipe de Maigret.


    Autre(s) réédition(s) :


      Maigret se fâche, 1998.
    Supplément à « Bonne soirée », n° 3'692 du 14.01.1998.


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome XII.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 1.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 1.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret gerät in Wut.
    On trouve aussi : Maigret regt sich auf.

    En anglais :
    1976 : Maigret in Retirement (première édition américaine).
    1976 : Maigret in Retirement (première édition anglaise).

    En italien :
    1959 : La collera di Maigret.
    On trouve aussi : La furia di Maigret.


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Sous le titre The Dirty House, téléfilm anglais de Terence Williams.
    Scénario : Giles Cooper.
    Avec: Rupert Davies (Maigret), Ewen Solan, Helen Shingler, Neville Jason, Victor Lucas, Beatrix Lehmann, Nicolette Bernard, Rosalie Crutchley, Ernest Clark, Christopher Sandford…
    Première diffusion : BBC TV (Grande-Bretagne), le 5 novembre 1962.

    Maigret se fâche, téléfilm français de François Villiers.
    Adaptation et dialogues : Jacques Rémy et Claude Barma.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Mary Marquet, Daniel Ceccaldi, Dora Doll, Henri Nassiet, Dominique Blanchar, Maurice Gautier, Nicolas Vogel, Jean-François Devaux…
    Première diffusion : TV 2 (France), le 2 mars 1972.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 18].


  • Intrigue
    Jules Maigret (cinquante-six ans) a passé plus de trente ans dans la police et terminé sa carrière en tant que commissaire-divisionnaire à la P. J. de Paris. Depuis douze mois, il coule une retraite paisible dans sa petite maison de Meung-sur-Loire (Loiret, France). Il cultive des aubergines. Et s'il se fâche, c'est parce que Mme Maigret plante des salades entre ses aubergines à lui et que ça…

    Une vieille dame à l'esprit vif et résolu, comme il les aime, vient lui demander de s'occuper d'une étrange affaire. L'ex-commissaire — qui est resté profondément homme du peuple — va fréquenter un monde très snob, dans lequel un homme est devenu très riche, mais salement, et découvrir de telles horreurs qu'il y aura là, vraiment de quoi se fâcher.

    Un matin d'août, à Orsenne, un village près de Seine Port, une jeune fille de dix-sept ans se noie dans le fleuve. Monita Malik avait pourtant la réputation d'être une très bonne nageuse. Sa grand-mère, Bernadette Amorelle (quatre-vingt-un ans), principale actionnaire de la firme Amorelle et Campois (carrières de sable et remorqueurs), fondée par feu son mari, ne croit pas à la thèse de l'accident et, pour tenter de faire la lumière sur ce drame douloureux, elle sollicite l'aide de Maigret.

    Subjugué par l'autorité et la volonté de la vieille dame, l'ex-commissaire accepte de la suivre à Orsenne. Trois luxueuses demeures font la réputation du village. La première est occupée par Désiré Campois (septante-sept ans), le cofondateur de la société Amorelle et Compois. La seconde est habitée par Bernadette Amorelle, sa fille cadette, Aimée (trente-quatre ans), et son gendre, Charles Malik (environ soixante ans). Ce sont les parents de Monita. Dans la troisième maison résident Ernest Malik (cinquante-sept ans), le frère de Charles, son épouse Laurence (trente-six ans), la fille aînée de Bernadette Amorelle, et leurs deux fils, Jean-Claude (dix-neuf ans) et Georges-Henry (seize ans). Bref, que des riches mariages !

    Ernest Malik est un ancien condisciple de lycée de Maigret ; c'est sans doute pour cette raison que, dès son arrivée à Orsenne, il retient l'ex-commissaire à dîner. Depuis le lycée de Moulins, Ernest a fait fortune ; il n'a reculé devant rien pour atteindre son but et prend un réel plaisir à afficher sa réussite. Durant le repas, Maigret constate l'absence du jeune Georges-Henry, dont on lui a dit qu'il entretenait d'excellentes relations avec sa cousine Monita. Il finit par comprendre que l'adolescent est séquestré par son père dans un chenil désaffecté, au milieu du parc. Pour quelle raison, sinon l'empêcher de lui parler ?

    Maigret demande à ses anciens collaborateurs de la P. J. de mener une enquête discrète sur Ernest Malik et la firme Amorelle et Campois. Très rapidement, il ressort de ces premières investigations que, vingt ans auparavant, Ernest Malik — par pur arrivisme — a poussé au suicide Roger Campois (vingt-deux ans), le fils unique de Désiré. Peu de temps après ce drame, Ernest a épousé Laurence Amorelle. Pour savoir si Monita et Georges-Henry ont percé ce secret, Maigret requiert l'aide de Mimile, un ancien cambrioleur qu'il a jadis arrêté plusieurs fois et qui est aujourd'hui garçon de ménagerie au Luna Park. Les deux hommes délivrent Georges-Henry au nez et à la barbe de son père et l'emmènent à Paris, le plus illégalement du monde. Dans la capitale, le cadet d'Ernest Malik est confié aux bons soins de Madame Maigret et placé sous la surveillance de Mimile. Mais, traumatisé par les événements qu'il vient de vivre - la mort de sa cousine, son enfermement - Georges-Henry refuse de parler et d'aider Maigret.

    Il y a longtemps que Bernadette Amorelle a compris qu'Ernest Malik a les dents longues et que son unique désir a toujours été de faire main basse sur la fortune des Amorelle et Campois. Tant dans la famille qu'au sein de la société, elle est la seule à oser lui résister car il manipule Désiré Campois comme un pantin et s'est déjà approprié tous ses biens.

    La vieille Bernadette regrette d'avoir fait appel à Maigret. Elle considère qu'il s'empêtre dans son enquête et se laisse prendre par de fallacieuses apparences. Pourtant, le commissaire a bien compris qu'Ernest Malik sera un rude adversaire. Bernadette Amorelle ne leur laissera cependant pas le temps d'en découdre, Une nuit, vers une heure, elle se rend dans le bureau de son gendre et le tue de trois balles de revolver dans le ventre.

    Arrêtée par la police, Bernadette livre à Maigret la clé de l'énigme. Sa fille cadette, Aimée, lui a révélé qu'Ernest était amoureux d'elle alors qu'elle avait quinze ans et qu'elle était trop jeune pour se marier. Si Ernest a poussé Roger Campois — fiancé à Laurence Amorelle — au suicide, c'était pour épouser Laurence et entrer dans la famille. Puis, un peu plus tard, il a jeté son frère Charles dans les bras d'Aimée.

    Charles et Aimée se sont mariés. L'aîné des Malik était bien content d'entrer dans l'entreprise et de faire fortune en servant de faire-valoir à son frère. Quant à Ernest, il devenait ainsi la pièce maîtresse de la firme Amorelle et Campois. Il a agi par ambition et par goût de l'argent, mais aussi par passion. Son amour pour Aimée était sincère et il devient l'amant d'Aimée. De leur liaison, naîtra Monita…

    Or, Monita et Georges-Henry s'aiment. Mais les jeunes gens surprennent des conversations qui n'auraient jamais dû parvenir à leurs oreilles, dérobent des papiers tenus secrets et découvrent que leur amour est impossible. Puisque Monita est la fille d'Ernest et d'Aimée, elle est donc aussi la demi-sœur de Georges-Henry. C'est cette douloureuse vérité qui la pousse à s'abandonner aux eaux de la Seine.

    Bernadette Amorelle a tué Ernest Malik par dégoût. Pour nettoyer toute cette saleté, cette épaisse couche d'ignominie qui se cache sous le voile de l'honorabilité et de la richesse. Pour venger le suicide de sa petite-fille et pour empêcher Georges-Henry d'en faire autant. Son geste accompli, elle peut affronter sereinement la justice.

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