Les anneaux de Bicêtre
Roman

  • Rédaction
    « Noland », Echandens (Vaud, Suisse), du 2 au 25 octobre 1962.


  • Manuscrit
    Manuscrit autographe, crayon noir, papier ocre ; paginations multiples (fascicule I : 45 feuillets, soit jusqu'au chapitre 9, troisième feuillet ; fascicule II : ff. 46-60, soit dès le chapitre 9, quatrième feuillet) ; manuscrit précédé d'une citation de Gaston Bachelard (non reprise dans la dactylographie et figurant sur un papier de texture différente), d'une dédicace et d'un avant-propos ; corrections très peu nombreuses, principalement des suppressions, réalisées en cours d'écriture ; signé et daté de : Echandens, le 24 octobre 1962.
    Dactylographie faisant suite au manuscrit sur papier japon butterfly ; feuilles percées, paginations multiples (fascicule I : 145 feuillets ; fascicule II : ff. 146-199) ; corrections de l'auteur à l'encre noire, mots barrés au crayon bleu gras ; signée et datée de : Noland, le 25 octobre 1962.
    Le manuscrit, et le tapuscrit qui lui a fait suite, portent la date du 5 mai 1963. Or il s'agit d'une erreur : le calendrier de rédaction de l'auteur confirme bien que le roman a été achevé le 5 juin 1963.
    Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).

    Sur la première page du manuscrit, Simenon a inscrit : Les cloches de Bicêtre. L'enveloppe jaune, sur laquelle figurent ses notes préparatoires, est intitulée Le Grand Véfour ou Les cloches de Bicêtre. Ailleurs, on trouve une variante de ce dernier titre (La cloche de Bicêtre) et deux projets de titres, barrés : Les voix de Bicêtre et Les bruits de Bicêtre.

    Les cloches de Bicêtre, c'est le titre que le roman porte dans la plupart des langues, sauf en France, où le mot cloche a un double sens et fait penser aux clochards, aux idiots et aux vagabonds. Tu es une cloche… est une injure courante. Dans les éditions françaises, les cloches sont remplacées par des anneaux, évoquant le son de ces mêmes cloches qui se répand par cercles concentriques. [Simenon, in Mémoires intimes.]

    Les anneaux de Bicêtre raconte le destin d'un homme qui renaît à la vie après un accident vasculaire. Son séjour à l'hôpital correspond à une prise de conscience qui prend fin en même temps que la maladie… telle une courbe achevée en anneau, si l'on attribue au roman un titre symbolique.


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune [ ? ].


  • Edition originale
    Tirage de tête

    Achevé d'imprimer : 18 mars 1963.
    Paris, Presses de la Cité ; 22,5 x 15 cm, 314 pages en feuilles, sous double emboîtage d'édition citron.
    100 exemplaires de luxe, numérotés de 1 à 100.


      Les anneaux de Bicêtre, 1963.
    Edition originale, tirage de tête.


    Il a été broché un certain nombre d'exemplaires sous couverture blanche imprimée, destinés au service de presse.


      Les anneaux de Bicêtre, 1963.
    Edition brochée destinée au service de presse.


    Tirage courant

    Achevé d'imprimer : 18 mars 1963.
    Paris, Presses de la Cité ; 21 x 14 cm, 314 pages ; cartonnage d'édition, jaquette illustrée (non signée) en couleurs.


      Les anneaux de Bicêtre, 1963.
    Edition originale, tirage courant.


  • Réédition(s) en français


      Les anneaux de Bicêtre, 1963 (10 sept.).
    Réédition (Presse de la Cité).
    (Coll. P. Mercier).


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complè
    tes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome 38.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 11.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 11.
    In Romans (Paris, Gallimard, 2003 ; « Bibliothèque de la Pléiade ») - tome II.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : The Bells of Bicêtre (première édition américaine).
    [ ? ] : The Patient (première édition anglaise).


      The Patient, 1963.
    Edition anglaise (Hamish Hamilton).


    En italien :
    1966 : L'ottavo giorno.


      L'ottavo giorno, 1966.
    Edition italienne (A. Mondadori).


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Les anneaux de Bicêtre, téléfilm français de Louis Grospierre.
    Adaptation et dialogues : Louis Grospierre.
    Avec : Michel Bouquet, Claude Jade, Gérard Buhr, Dani, Bernard Dhéran, Roland Dubillard…
    Première diffusion : RTF 1ère chaîne (France), le 5 janvier 1977.


  • Remarque(s)
    En septembre 1962, Simenon fait un voyage éclair à Paris, pour recueillir des informations préalables à la rédaction des Anneaux de Bicêtre, qu'il mettra vingt-trois jours à écrire (durée exceptionnellement longue pour Simenon, qui avouera plus tard avoir dépassé une durée de travail normalement inatteignable).

    Avec Les anneaux de Bicêtre, Simenon était résolu à écrire un (son ?) grand roman. A-t-il réussi avec ce récit d'un homme fauché par la maladie ? A-t-il puisé dans son histoire personnelle et les événements qui l'ont incité à écrire, entre décembre 1940 et janvier 1941, Je me souviens… (publié en décembre 1945) ? La critique a été partagée, mais force est d'admettre que le roman tient le coup. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme l'un des meilleurs Simenon.

    L'édition originale du 18 mars est suivie, la même année, de deux rééditions datées, l'une du 5 juin, l'autre du 10 septembre. Ces tirages portent la même jaquette illustrée. L'édition originale est toutefois plus épaisse (3,3 cm) que les rééditions (2,7 cm).


  • Intrigue
    Directeur d'un grand journal parisien, René Maugras a cinquante-cinq ans. Il est divorcé et remarié à Lina, avec laquelle il n'a pas eu d'enfant. Tous les mois, il déjeune au Grand Véfour avec les amis de ses débuts, tous devenus – comme lui – des célébrités dans leur domaine, tels Besson d'Argoulet, médecin, Clabaud, avocat, ou Marel, académicien et dramaturge.

    A l'issue d'un de ces déjeuners, Maugras est foudroyé par une thrombose, qui entraîne une hémiplégie. Il est placé à l'hôpital Bicêtre (banlieue parisienne), sous la surveillance du grand neurologue Audoire. Paralysé, privé de l'usage de la parole, le magnat de la presse est coupé du monde extérieur et brusquement dépouillé du brillant personnage qu'il incarnait.

    René Maugras revient toutefois progressivement de la mort à la vie : cela implique un long réapprentissage, qui mobilise toutes les forces de son corps et de son âme. « Il voudrait sourire, maintenant, parce que l'idée qui lui passe par la tête lui parait drôle. N'est-ce pas le petit garçon de Fécamp qui est en train de se réveiller dans une chambre d'hôpital et son premier regard ne se pose-t-il pas sur une grosse infirmière blonde et rose occupée à tricoter ? Dans ce cas, tout le reste aurait été un rêve. Il aurait rêvé, sous l'anesthésie, près de cinquante ans d'existence. »

    Dans l'esprit de Maugras se chevauchent les souvenirs du passé et les événements du présent. Il passe en revue son existence, de ses origines modestes à ses succès d'ordre professionnel, en analysant et en jugeant ses choix, ses passions et ses compromissions. Cet examen le conduit à admettre que ses années de lutte et ses victoires n'étaient que des moyens de se divertir.

    Son séjour à Bicêtre l'amène à renouer avec son entourage, et plus particulièrement avec Lina, son épouse. Une femme aujourd'hui enlisée dans l'alcoolisme, parce qu'elle n'acceptait pas leur vie artificielle et trépidante ; parce qu'elle n'avait jamais su s'adapter aux artifices des mondanités auxquelles il la mêlait sans cesse, toujours tendu vers sa propre réussite. Une femme qu'il a connue alors qu'elle n'était qu'une petite figurante de télévision et qu'il n'a fait que côtoyer sans jamais chercher à la comprendre.

    René Maugras vit une véritable crise de conscience, dont le cycle méditatif se referme avec la fin de la maladie. Il a appris la patience et la valeur de chaque instant de vie. Réconcilié avec lui-même, il est désormais prêt à renaître. C'est le retour à la vraie vie après une cruelle épreuve. Mais avec Lina.

    Les anneaux de Bicêtre est un véritable chant d'espoir.




• Apporter une information complémentaire
ou une correction : cliquer ici