Le bilan Malétras
Roman

  • Rédaction
    En villa, route de Pouzauges, Saint-Mesmin-le-Vieux (Vendée, France), le roman est achevé le 12 mai 1943 (date relevée dans l'édition originale).
    Selon la liste secrétariale
    : durant l'été 1941.
    Selon
    le livre de comptes de Simenon : Fontenay-le-Comte (Vendée, France), en 1941.


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune [ ? ].


  • Edition originale
    Achevé d'imprimer : 12 février 1948
    Paris, Gallimard, N.R.F. ; 19 x 12 cm, 243 pages ; couverture blanche.

    Tirage de tête
    13 exemplaires sur vélin pur fil Lafuma-Navarre, dont 10 exemplaires numérotés de I à X et 3 exemplaires hors commerce, marqués de A à C.

    La présentation de la couverture est la même pour les deux tirages (tirage de tête et tirage courant).


      Le bilan Malétras, 1948.
    Edition originale.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive


      Le bilan Malétras, 1948.
    Réédition (Gallimard)


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome 16.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 25.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 25.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Malétras zieht Bilanz.


      Malétras zieht Bilanz, [ ? ].
    Edition allemande (Diogenes).


    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Remarque(s)
    Dans L'univers de Simenon, Maurice Piron définit Jules Malétras comme l'un des personnages les plus énigmatiques parmi les créations de Simenon. Le bilan Malétras est un roman sans véritable intrigue (hormis la péripétie du premier chapitre) dans lequel on suit le destin d'un homme, qu'un meurtre n'arrive même pas à infléchir. Malgré son ascension professionnelle et sociale, Malétras demeure une brute sans éducation. Une réalité qui l'éclabousse tous les jours puisque, en secondes noces, il a épousé la veuve d'un général, Hermine de Dodeville, une femme élégante et instruite, devant laquelle il se sent en permanence humilié. De son premier mariage, Malétras a eu deux enfants : un fils trop tôt décédé, dont les papiers intimes ont révélé qu'il craignait de ressembler à son père, et une fille, mariée, qui ne lui adresse la parole que par nécessité.


  • Intrigue
    Le Havre (Seine-Maritime, France). Jules Malétras (soixante ans) est un rustre qui a réussi. N'est-il pas le fondateur des Docks Malétras, une affaire florissante dont il est aujourd'hui retiré ? Comme chaque jour, en fin d'après-midi, il passe boire un verre au Cintra à côté des bridgeurs habituels. Au début de la soirée, il charge un de ses voisins de table d'aller prévenir sa femme qu'il ne rentrera pas dîner.

    Malétras se rend alors chez Lulu (dix-neuf ans), une ancienne serveuse qui est devenue sa maîtresse et qu'il entretient, non par amour, mais pour meubler le désœuvrement de son existence. Lulu est une fille très ordinaire, presque vulgaire. Après être sortis pour manger, les deux amants se retrouvent dans le logis miteux de la jeune fille. Contrairement à son habitude, elle refuse de se dévêtir et de se donner à lui. Fâché, Malétras la saisit à la gorge et l'étrangle. Il la tue sans l'avoir cherché ; il a serré bêtement, c'est tout. C'est le moment que choisit Joseph — un marin en congé et ami de Lulu, qu'elle avait présenté à Malétras comme étant son frère — pour arriver. Inutile de dire que le riche commerçant n'avait pas été dupe.

    Contre toute attente, Joseph reste parfaitement maître de lui et dissuade Malétras de se dénoncer à la police, il lui demande de lui faire confiance et l'assure de tout arranger. Il fera effectivement disparaître le corps de Lulu, en faisant croire à un départ inopiné de celle-ci. Malétras est certain que Joseph machine un plan destiné à le faire chanter. Or, il se trompe. C'est tout juste si le marin accepte l'argent que Malétras l'oblige à prendre. Un argent — il en est bien conscient — qui lui permet d'acheter l'impunité à bon compte.

    Durant les jours qui suivent le drame, rien ne se passe. Jules Malétras n'éprouve ni culpabilité ni regret ; il est devenu un criminel sans crainte et est parfois tenté de se présenter devant la police pour avouer son crime afin qu'il se passe enfin quelque chose. Que dirait-on si on savait ce qu'il a fait ? Malétras, qui se sait détesté par son entourage — il est brouillé avec sa fille pour de mesquines questions d'argent et se sent humilié par l'éducation raffinée de son épouse — continue à se montrer dur, désagréable, voire méchant.

    Tiraillé entre une réussite sociale durement acquise et l'échec de sa destinée, Malétras se tourne de plus en plus vers son enfance rurale et pauvre, à Steenvoorde (près de la frontière franco-belge). Depuis la mort de Lulu, c'est cette odeur d'enfance qui l'attire dans les quartiers populaires du Havre. Un soir, dans le caboulot tenu par la vieille Maria, il s'offre l'évasion d'une passe sordide avec une gamine de seize ans.

    Dans les jours qui suivent, il est saisi par une angine de poitrine, qu'il parvient à surmonter. Ce laborieux retour à la vie lui fait passer son agressivité. Désormais il fera preuve d'une molle docilité qui le ramènera, sans conviction, vers l'Eglise qu'il avait délaissée depuis son plus jeune âge.

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