L'esprit déménageur
Nouvelle

Les enquêtes de l'inspecteur G.7 ; [03]

  • Rédaction
    Place des Vosges 21, Paris (France), durant l'hiver 1928-1929.
    Selon les archives secrétariales de Simenon : Stavoren (Pays-Bas), durant l'hiver 1930-1931.
    Selon le livre de comptes de Simenon : Stavoren (Pays-Bas), durant l'hiver 1929-1930.


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Dans l'hebdomadaire « Détective », n° 48 (énigme) et 50 (dénouement) des 26 septembre et 10 octobre 1929 (soit 2 livraisons), sous le pseudonyme de Georges Sim.


     



    L'esprit déménageur, 1929.
    Publication en préoriginale.



  • Edition originale
    In Les 13 énigmes (Paris, A. Fayard, 1932).
    L'ouvrage est publié sous le patronyme de l'auteur.


  • Réédition(s) en français

    [En préparation].


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome VI.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 18.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 18.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Remarque(s)
    L'esprit déménageur est le troisième volet d'une série de treize nouvelles qui font l'objet d'un concours hebdomadaire, primé en espèces. Chaque nouvelle s'étend sur deux numéros : dans le premier sont posés tous les éléments de l'énigme ; dans le second, en quelques lignes, est donné son dénouement.


  • Intrigue
    Dans un petit village du Nivernais (France), Edgar Martineau fait l'acquisition d'une maison de maître, que les gens du pays appellent le château. Celui-ci — deux ailes dont les murs et le toit ne sont plus rigoureusement d'équerre, et une tourelle — a belle allure et trône dans un parc de toute beauté.

    Ce château, Martineau l'a acheté à une vieille rentière, Mme Dupuis-Morel, veuve d'un officier de cavalerie, qui avait poussé des hauts cris en trouvant, un matin, les plus lourd de ses bahuts au beau milieu de la pièce dont il occupait la veille un angle.

    Mme Dupuis-Morel ne détestait pas faire tourner les tables et on se moqua d'elle. Il n'empêche ! Sitôt remis dans son coin, le bahut — meuble immense et d'un poids considérable — pris l'habitude de changer de place, tant et si bien qu'il fallut convenir qu'il y avait là quelque chose d'anormal.

    Les faits demeurèrent inexpliqués et eurent bientôt raison de la résistance nerveuse de la veuve Dupuis-Morel, qui décida de vendre son bien. Le seul acquéreur qui se présenta à elle fut Martineau, qui était le seul du village à se moquer des racontars et acheta le domaine pour un prix dérisoire : à peine la moitié de sa valeur. Dès qu'il eut pris possession des lieux, le nouveau propriétaire annonça, à qui voulait l'entendre, que l'esprit déménageur ne risquerait plus à opérer tant qu'il vivrait au château.

    Pourtant, dans les jours qui suivirent, Martineau changea d'attitude et se montra inquiet. Dans le village, il se dit rapidement que le bahut déménageait toujours et que la maison hantée serait bientôt remise en vente…

    Martineau plie mais, avant de rompre, il demande à G.7 de se prononcer sur les événements. Ce que l'inspecteur accepte et, pour ce faire, passe une nuit dans la pièce même où se trouve le bahut. Dans cette veillée particulière, il est accompagné par son ami et fidèle narrateur de ses enquêtes (voir la nouvelle intitulée G.7).

    Les deux hommes passent la nuit dans des fauteuils, une bouteille de blanc fumé et des sandwiches au jambon à portée de main. Ils ne parlent pas et évitent de fumer, pour ne pas effrayer le fantôme. A l'aube, le bahut n'a pas bougé. G.7 propose à son compagnon de descendre dans le jardin pour y griller une cigarette.

    Au bout de cinq minutes, Martineau apparaît en robe de chambre et les cheveux encore en désordre. Le buffet est au milieu de la pièce ! Il a suffit que le policier et son acolyte quittent la maison pour que l'esprit déménageur frappe encore une fois. G.7 attire Martineau vers lui et saisit sa main. Il renifle les doigts du propriétaire, qui blêmit.

    — De la cire, hein !

    Rien de tel pour faire glisser le meuble au milieu de la pièce. Sans compter que cela évite les rayures et que les traces sur le plancher s'effacent d'un simple coup de chiffon. Martineau avoue piteusement son manège. Après avoir acheté le domaine, il a bien fallu qu'il continue à faire croire à l'esprit déménageur pour qu'on ne l'accuse pas d'avoir profiter de la détresse de Mme Dupuis-Morel.

    — Est-ce que vous croyez que j'irai en prison ?

    On ne saura jamais si G.7 entendit ou non la question de Martineau. Peu lui importent, à lui, les conséquences judiciaires. Il n'est pas un justicier. On lui a demandé de résoudre une énigme. Il l'a fait. Un point c'est tout.


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