Hommage à Henry Miller
Lettre-hommage

  • Rédaction
    [ ? ].


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    In « Sythèses », n° 249/250 de février/mars 1967, page 55.
    Le texte de Georges Simenon, sans titre, accompagnent deux autres textes réunis sous le titre « Trois messages ».


      Hommage à Henry Miller, 1967.
    Lettre-hommage de Georges Simenon,
    publication en préoriginale.


  • Texte inédit


  • Texte intégral
    A force de n'écrire que des romans je suis devenu incapable d'écrire un article et je me permets de vous adresser, sous forme de lettre, mon hommage à un très grand ami, Henry Miller.

    Henry Miller, à mes yeux, est un personnage hors série comme il en faudrait quelques-uns à chaque génération, pour rappeler aux hommes que le conformisme ne mène nulle part et que, sans révolte contre la morale établie et confortable, il n'y aurait jamais eu de progrès.

    Cela choquera sans doute certains si j'ajoute que je tiens Henry Miller pour une sorte de saint laïque. Pendant la plus grande partie de sa vie, il a accepté de vivre en marge, n'ayant de par le monde que quelques amis qui reconnaissaient son génie. Peu à peu, ces amis se sont multipliés, je devrais plutôt écrire adeptes.

    Et soudain, voilà quelques années, Miller a rompu les digues, non seulement pour lui-même mais pour tous ceux qui mettent avant tout la liberté de l'homme.

    Miller est un poète. Son œuvre est un tout, une sorte de chanson de geste de notre époque, et sans doute est-elle pour beaucoup dans la révolution qui se dessine un peu partout dans le monde. Je ne parle pas, bien entendu, de révolution politique.

    Voilà ce que je pense d'un homme que je suis fier et heureux d'avoir pour ami.

    Georges Simenon.


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