L'inconnue d'Etretat
Nouvelle

Les enquêtes de l'inspecteur G.7 ; [13]

 

  • Rédaction
    Place des Vosges 21, Paris (France), durant l'hiver 1928-1929.
    Selon les archives secrétariales de Simenon : Stavoren (Pays-Bas), durant l'hiver 1930-1931.
    Selon le livre de comptes de Simenon : Stavoren (Pays-Bas), durant l'hiver 1929-1930.


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Dans l'hebdomadaire « Détective », n° 58 (énigme) et 60 (dénouement) des 5 et 19 décembre 1929 (soit 2 livraisons), sous le pseudonyme de Georges Sim.


     



    L'inconnue d'Etretat, 1929.
    Publication en préoriginale.


  • Edition originale
    In Les 13 énigmes (Paris, A. Fayard, 1932).
    L'ouvrage est publié sous le patronyme de l'auteur.


  • Réédition(s) en français

    [En préparation].


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome VI.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 18.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 18.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Remarque(s)
    L'inconnue d'Etretat est le dernier volet d'une série de treize nouvelles qui font l'objet d'un concours hebdomadaire, primé en espèces. Chaque nouvelle s'étend sur deux numéros : dans le premier sont posés tous les éléments de l'énigme ; dans le second, en quelques lignes, est donné son dénouement.


  • Intrigue
    Le mois de septembre est splendide et les hôtels bondés. Etretat (Seine-Maritime, France) et le Touquet constituent l'été, de ce côté du chenal, une sorte de fief anglais.

    Le corps de la victime est perché tout au-dessus de la falaise qui, à cet endroit, atteint une centaine de mètres de hauteur et au bord extrême de laquelle les vaches viennent brouter. Ce n'est pas un promeneur ni un paysan qui en a fait la macabre découverte, mais un gendarme nommé Liberge qui s'en revenait de Bénouville — un village de trois-cents âmes situé à deux kilomètres et demi d'Etretat — en longeant le sentier de la falaise.

    Dans les hautes herbes, Liberge aperçoit d'abord quelque chose de clair ; c'est l'instant d'après qu'il voit les restes d'une femme qui a dû être jeune, riche, jolie, mais n'offre plus qu'un spectacle affreux. C'est le crime ignoble : le dépeçage. Ça et là, des lambeaux de vêtements : un pull-over de soie, une combinaison et quelques bouts de tissu très fin.

    Liberge court coudes au corps jusqu'à Etretat où le brigadier, plutôt que de se montrer, trop zélé, téléphone aussitôt à Paris. Cinq heures plus tard, l'inspecteur G.7 est sur place. Le soir, le corps est à la morgue et les journaux ne soufflent pas un mot de l'affaire.

    Le lendemain, G.7 a son idée et fait paraître dans la presse l'annonce suivante : Trouvé, sur la grand-route d'Etretat à Bénouville, une bague avec diamant rose. S'adresser à M. Henry, Hôtel Meurice, tous les jours de 18 à 19 heures.

    La bague, ce n'est pas une invention de G.7 : elle existe réellement. Il la retirée du doigt même de la victime qui, par ailleurs, avait été dépouillée de tout ce qui aurait servi à établir son identité. Comment, dès lors, l'assassin avait-il pu commettre un oubli pareil ? Ou alors avait délibérément négligé la bague ?

    Parallèlement, une enquête discrète est menée. Aucune voyageuse descendue dans un hôtel de la ville n'a mystérieusement disparue. Les polices des villes alentours ont été alertées. Par ailleurs : aucune plainte, aucune disparition signalée. D'après les médecins légistes, la victime devait avoir une trentaine d'années. La mort était due à la strangulation et le sinistre dépeçage réalisé par une main qui ne tremblait pas.

    Suite à l'annonce, une jeune femme (moins de vingt-deux ans) se présente. Elle est jolie et pétillante, avec un fort accent anglais. Elle se trouvait à Calais — ses vacances étant terminées — et s'apprêtait à embarquer pour l'Angleterre quand elle a lu les journaux. La bague est un souvenir de sa mère…

    G.7 lui demande de décrire le bijou. L'Anglaise donne des détails qui ne laissent aucun doute sur sa connaissance de l'objet. L'inspecteur lui remet la bague et lui demande d'établir un reçu. La jeune femme s'exécute sans se troubler, mentionnant son nom et son adresse, à Londres et prend congé. Dans la rue, une voiture l'attend. Un homme d'âge mûr — blanc de cheveux, avec un visage glabre froid — se trouve au volant. Depuis sa fenêtre, G.7 relève le numéro d'immatriculation du véhicule et contacte Scotland Yard.

    Le chauffeur se nomme sir Herbert Howard (cinquante-cinq ans). C'est un ancien membre de la Chambre des communes qui a épousé voilà un an une danseuse américaine âgée de trente ans, se faisant appeler Dorothy Bird, mais dont les origines sont plus que douteuses. A cause de ce mariage, il renonce à la politique. Depuis trois semaines, il séjourne avec sa femme à l'hôtel Majestic d'Etretat.

    De déductions en vérifications, G.7 établit qu'au moment de faire la connaissance de sir Howard, Dorothy est la maîtresse d'un aventurier américain qu'elle délaisse aussitôt. Car, pour elle, s'ouvre la belle vie et la fortune. Seulement, le compagnon des mauvais jours la fait chanter. Peut-être même fait-il aussi chanter le mari de son ancienne complice.

    Lorsque Dorothy signifie à son amant qu'il n'obtiendra plus rien d'elle, il la tue et se débarrasse du corps sur la falaise, là où le gendarme Liberge l'a découvert. Constatant la disparition de sa femme, sir Howard se doute qu'un drame a eu lieu. Déjà compromis par cette mésalliance, il décide de rentrer seul en Angleterre. A Calais, en lisant le jouranl, il tombe sur l'annonce concernant la bague. Pour la récupérer, il engage une girl à laquelle il fait jouer le rôle qu'on connaît.

    L'assassin, aussi, a lu le journal. Il épie les moindres faits et gestes de l'inspecteur. C'est ainsi que la police procède à son arrestation, alors qu'il se trouve sous les fenêtres de l'hôtel Meurice où loge G.7.

    La justice française n'a qu'un crime à reprocher à l'ex-amant de Dorothy Bird. Aussi s'en dessaisit-elle au profit de la justice américaine qui, elle, va lui demander compte d'une douzaine d'assassinats, pour le moins.


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