Maigret et l'affaire Nahour
Roman

  • Rédaction
    Epalinges (Vaud, Suisse), du 2 au 8 février 1966.


  • Manuscrit
    Le roman est écrit directement à la machine et la dactylographie n'a pas été précédée d'un manuscrit autographe.
    Tapuscrit sur papier japon butterfly ; 182 feuillets ; corrections de l'auteur à l'encre noire, mots barrés au crayon bleu gras ; signé et daté de : Epalinges, le 8 février 1966.
    Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    En feuilleton dans le quotidien « Le Figaro », n° 6'917-6'943 du 22 novembre au 23 décembre 1966 (soit 27 livraisons).







    Maigret et l'affaire Nahour, 1966.
    Publication en préoriginale.



  • Edition originale
    Achevé d'imprimer : 10 décembre 1966.
    Paris, Presses de la Cité ; 17 x 11,5 cm, 184 pages ; couverture en carton léger, illustration en couleurs (pipe et ronds de fumée).

    Tirage de tête
    65 exemplaires de luxe, numérotés de 1 à 65.

    L'illustration de la couverture est la même pour les deux tirages (tirage de tête et tirage courant).


      Maigret et l'affaire Nahour, 1966.
    Edition originale.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    En bandes dessinées :
    Dessin de Rumeu ; scénario et adaptation de Camille Dulac.


      Maigret et l'affaire Nahour, [s. d.].
    Réédition (Jour et Nuit).



  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome XXIV.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 13.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 13.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret und der Fall Nohour.

    En anglais :
    1982 : Maigret and the Nahour Case (première édition américaine).
    1967 : Maigret and the Nahour Case (première édition anglaise).


      Maigret and the Nahour Case, [ ? ].
    Edition [ ? ].


    En italien :
    1969 :
    Maigret e il Libanese.


      Maigret e il Libanese, 1969.
    Edition italienne (A. Mondadori).


      Maigret e il Libanese, 1975.
    Edition italienne (A. Mondadori).


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Maigret et l'affaire Nahour, téléfilm français de René Lucot.
    Scénario et dialogues : Jacques Rémy et Claude Barma.
    Avec : Jean Richard (Maigret), François Marié, Claude Titre, Gamyl Ratib, Ingen Van Heyst, Maaïke Jansen, Annick Tanguy, François Cadet, Jean-François Devaux…
    Première diffusion : Antenne 2, le 2 décembre 1978.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 40].


  • Intrigue
    Il doit être environ une heure du matin lorsqu'un inconnu frappe à la porte du docteur Pardon. Il lui amène une jeune femme, sur laquelle — dans la rue — un individu a tiré avant de prendre la fuite. Comme il se trouvait là par hasard, il a pu venir en aide à la blessée et demande, maintenant, au médecin de lui donner des soins.

    Pardon extrait la balle — la blessure n'est que superficielle — et le couple part aussitôt. Le médecin alerte alors son ami Maigret, qui trouve que l'explication, donnée par cet homme et cette femme au sujet de l'agression qu'elle aurait subie, n'est pas très cohérente.

    Quelques heures plus tard, Maigret apprend que les deux visiteurs de Pardon — contrairement aux dires de l'homme — se connaissent, puisqu'ils viennent de prendre ensemble l'avion pour Amsterdam.

    Le matin, un Libanais maronite du nom de Félix Nahour est découvert, par sa femme de ménage, assassiné dans le bureau de son hôtel particulier, avenue du Parc-Montsouris (Paris, France). La victime est un joueur professionnel, âgé de quarante-deux ans.

    Dans l'entourage de Nahour, Maigret fait la connaissance de Fouad Ouéni, un Libanais musulman d'une cinquantaine d'années, qui était le secrétaire de la victime. Son intendant, aussi. Il déclare qu'il n'était pas dans l'appartement au moment du crime. Quant à la femme de chambre de Madame Nahour, Nelly Velthuis — elle est Hollandaise — elle n'a rien entendu.

    Par recoupements, le commissaire établit que la jeune femme soignée par le docteur Pardon n'est autre que l'épouse de la victime : Evelina (dite Lina) Nahour, née Wiemers et d'origine hollandaise. Elle a vingt-sept ans. C'est une ancienne reine de beauté (elle a été Miss Europe !). Quant à l'homme qui l'accompagnait, il s'agit de Vicente Alvaredo, un étudiant colombien de vingt-six ans. Il est aussi l'amant de Lina.

    La police retrouve sans peine la trace des fuyards à Amsterdam, où ils tentaient de se cacher. Faisant confiance à Maigret, Lina revient en France et se met à la disposition de la justice. Son amant fera de même peu de temps après.

    Lina Nahour contredit le secrétaire de son mari, Fouad Ouéni, en affirmant qu'il était présent dans le bureau de celui-ci. Elle lui annonçait son intention de le quitter afin de vivre avec Vicente, qui attendait dans la voiture au bas de l'immeuble. Pour seule réponse à sa demande de divorce, Félix Nahour a tiré sur elle. Elle précise qu'elle n'a pas entendu une seule détonation, mais deux !

    Maigret interroge à nouveau Fouad Ouéni, qui reste sur sa position et fait porter les soupçons sur l'amant de Lina Nahour. Le commissaire a le sentiment d'avoir entendu plusieurs vérités. Mais il ne parvient toutefois pas à se contenter des explications trop claires qui lui ont été données. Il lui faudra toute son intuition pour comprendre la mentalité des étrangers dont il s'occupe, et tout son ascendant pour leur faire avouer peu à peu la vérité.

    La solution du drame, Maigret la devine. Mais il lui manque les preuves. Aussi convoque-t-il tout l'entourage de Félix Nahour dans son bureau du Quai des Orfèvres. Convaincue que le commissaire est au courant de tout — ou presque — Lina avoue. Fouad Ouéni a été longtemps son amant et il venait d'être évincé par Vicente Alvaredo. Elle n'avait toutefois cessé toutes relations avec le Libanais qu'au moment où elle s'est rendue compte qu'elle était vraiment amoureuse de Vincente.

    Fouad Ouéni n'a cependant jamais cessé d'aimer Lina. C'est lui qui a tiré sur Félix Nahour alors qu'il menaçait son épouse de son arme, après qu'elle lui eût annoncé son intention de le quitter. Les deux hommes ont tiré presque en même temps. Lina Nahour n'a été que légèrement blessée et a rejoint son amant dans la voiture. Elle lui a fait croire que Fouad a agi par vengeance personnelle, tandis qu'il la conduisait chez le docteur Pardon.

    Mais pourquoi Ouéni persiste-t-il à nier ?

    La réponse tombera aux Assises, alors qu'est publiquement révélée la liaison entre Lina et le secrétaire de son mari. Car si Lina a d'abord menti, c'était pour cacher à Vicente qu'elle a été la maîtresse de Fouad Ouéni. Cette révélation aurait, en effet, pu compromettre son projet de mariage avec l'étudiant colombien.

    La justice condamne Ouéni à dix ans de prison. S'il avait avoué avoir tiré sur Félix Nahour pour protéger Lina, peut-être aurait-il été acquitté. Mais le Libanais est prêt à payer — au prix fort — son silence. Maigret comprend que pour l'ex-secrétaire de Nahour, ces dix ans de détention sont sans importance, car il a atteint son but. Il a sali son ancienne maîtresse aux yeux de sa future belle-famille sud-américaine — catholique et conservatrice — et, de ce fait, aura peut-être réussi à empêcher le mariage de Lina. En tirant sur son patron, il s'est aussi vengé d'une vie passée au service et dans l'ombre d'un homme qu'il n'appréciait pas.

    Et Maigret de penser, qu'en agissant ainsi, Fouad Ouédi a gagné la partie.



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