Maigret et le marchand de vin
Roman

  • Rédaction
    Epalinges (Vaud, Suisse), du 23 au 29 septembre 1969.


  • Manuscrit
    Le roman est écrit directement à la machine et la dactylographie n'a pas été précédée d'un manuscrit autographe.
    Tapuscrit sur papier japon butterfly ; 134 feuillets ; corrections de l'auteur à l'encre noire ; signé et daté de : Epalinges, le 29 septembre 1969.
    Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune [ ? ].


  • Edition originale
    Tirage de tête

    Achevé d'imprimer : 27 février 1970.
    Paris, Presses de la Cité ; 21 x 14 cm, 248 pages en feuilles ; sous double emboîtage d'édition bleu marine.
    90 exemplaires de luxe, numérotés de 1 à 90.


      Maigret et le marchand de vin, 1970.
    Edition originale, tirage de tête.


    Tirage courant

    Achevé d'imprimer : 27 février 1970.
    Paris, Presses de la Cité ; 20 x 13,5 cm, 248 pages ; cartonnage d'édition, jaquette illustrée (non signée) en couleurs.


      Maigret et le marchand de vin, 1970.
    Edition originale, tirage courant.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive


      Maigret et le marchand de vin, 1973.
    Réédition (Presses de la Cité).


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome XXVII.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 14.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 14.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret und der Weinhändler.

    En anglais :
    1971 : Maigret and the Wine Merchant (première édition américaine).
    1971 : Maigret and the Wine Merchant (première édition anglaise).


      Maigret and the Wine Merchant, 1971.
    Edition anglaise (Hamish Hamilton).


      Maigret and the Wine Merchant, [ ? ].
    Edition [ ? ].


    En italien :
    1970 :
    Maigret e il commerciante di vini.

  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Maigret et le marchand de vin, téléfilm français de Jean-Paul Sassy.
    Scénario et dialogues : Jacques Rémy et Claude Barma.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Pascale Audret, Danielle Croisy, Ginette Garcin, Erika Maas, Annick Tanguy, Maurice Barrier, François Cadet, Jean-François Devaux…
    Première diffusion : Antenne 2, le 22 avril 1978.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 37].

    Maigret et le marchand de vin, téléfilm français de Christian de Chalonge.
    Adaptation : Pierre Granier-Deferre et Dominique Garnier.
    Dialogues : Dominique Garnier.
    Avec : Bruno Crémer (Maigret), Alexandre Brasseur, Thierry Fremont, Bénédicte Loyen, Laurent Schilling, Nicole Croisille, Carol Brenner, Eric Langerias, Jacques Frantz...
    Première diffusion : France 2, le 18 mars 2001.
    [Série des téléfilms Maigret/Bruno Crémer ; 37].


  • Intrigue
    Oscar Chabut (quarante-quatre ans), un riche négociant en vins est abattu au moment où il sort de la maison de passe la plus chic de Paris (France). Il y avait retrouvé une jeune femme de vingt ans, Anne-Marie Boutin, dite la Sauterelle, qui est à la fois sa secrétaire et l'une de ses très nombreuses maîtresses.

    Dès le début de son enquête, Maigret comprend que la victime ne comptait pas que des amis. Tant s'en faut ! Parti de rien et après avoir connu des débuts difficiles, Oscar Chabut — travailleur opiniâtre et ambitieux — réussit à créer une entreprise commerciale considérable par sa taille et extrêmement florissante. En affaires, l'homme est impitoyable : il écrase ses concurrents avec cynisme et dirige ses collaborateurs avec mépris.

    Son attitude détestable cache une timidité et un manque de confiance en soi que Chabut n'a jamais réussi à vaincre. Aussi, pour se rassurer a-t-il besoin d'écraser, voire d'humilier, les personnes qu'il côtoie. Ses nombreuses conquêtes féminines, qu'il accompagne du plus grand tapage possible — de manière à ce que le mari trompé ne puisse pas prétendre ignorer son cocufiage — expliquent son besoin de se rassurer sur lui-même.

    Son épouse, Jeanne Chabut, la quarantaine encore belle et désirable, n'est pas étonnée d'apprendre que quelqu'un ait décidé de mettre fin aux violences de son mari. Elle n'ignorait rien de sa tyrannie en affaires ni de ses fantaisies amoureuses. Ses plus proches amies n'ont-elles pas elles-mêmes succombé à cet homme bien de sa personne, à la fois séducteur et séduisant ?

    Les recherches de la police, naturellement, s'orientent vers un mari jaloux ou un concurrent poussé à la faillite qui aurait voulu se venger. Mais aucune de ces deux pistes n'aboutit.

    Curieusement, dès le début de son enquête, Maigret se sent suivi, épié. Un individu suit de près ses faits et gestes et va même, parfois, jusqu'à le précéder dans ses déplacements. Mais jamais, le commissaire ne parvient à l'apercevoir. Finalement, ce personnage insaisissable — en qui Maigret devine l'assassin — écrit et téléphone plusieurs fois pour lui dépeindre Chabut comme une ignoble crapule.

    Maigret s'intéresse alors de plus près aux collaborateurs d'Oscar Chabut. Les femmes sont jeunes et jolies. Elles ont d'ailleurs été engagées pour leur jeunesse et leur beauté plus que pour leurs compétences ou les besoins de l'entreprise. Elles sont surtout à disposition de leur patron, au moment où il a envie de l'une d'entre-elles. Quant aux hommes, ils sont falots et ont été choisis falots de façon à ce que Chabut n'ait jamais à redouter la moindre résistance de leur part.

    Anne-Marie Boutin, qui s'est toujours montrée coopérative avec Maigret et qui a souvent donné de son ex-patron un portrait plus nuancé, met le commissaire sur la piste d'un comptable qui a récemment été congédié par Chabut pour avoir détourné des petites sommes. La Sauterelle a-t-elle agi volontairement en envoyant Maigret sur cette piste, ou a-t-elle gaffé, elle qui donne plutôt l'impression de regretter Chabut ?

    On ne le saura jamais. Toujours est-il que, cette fois, Maigret tient son os. Il apprend que le comptable indélicat se nomme Gilbert Pigou. Il a quarante-quatre ans et est marié à Liliane, une femme paresseuse et dépensière.

    Chabut l'a congédié dans des conditions particulièrement humiliantes. Non content de l'insulter, il est allé jusqu'à le gifler et à lui promettre qu'il ferait en sorte qu'e celui-ci n'ait plus aucune chance de retrouver un emploi.

    Maigret lance tous ses inspecteurs à la recherche de Gilbert Pigou et ordonne qu'on le traite sans violence. L'homme est peut-être armé, mais le commissaire a la conviction qu'il ne tirera pas sur les policiers. Toutes les tentatives pour arrêter l'ex-comptable échouent. C'est lui-même qui, en pleine nuit, se rendra boulevard Richard-Lenoir, au domicile de Maigret — en qui il espère trouver de la compréhension — pour se rendre et faire ses aveux. Une confession pitoyable, mais une vérité humaine pleine de souffrances et de vexations.

    Gilbert Pigou a volé pour plaire à Liliane, qui lui reprochait constamment de ne pas gagner assez d'argent et d'être un homme sans envergure. Comment, d'ailleurs, aurait-il pu satisfaire — autrement qu'en volant l'argent d'autrui — les désirs d'une femme qui ne pouvait accepter la vie médiocre que lui offrait un modeste comptable…

    Après avoir été licencié, Pigou n'a pas osé se présenter devant sa femme les mains vides et sans nouvelles perspectives professionnelles. Aussi a-t-il préféré se cacher.

    Liliane Pigou — peut-être pour s'informer de la disparition de son mari (mais son véritable souci n'était-il pas seulement son manque de ressources ?) — s'est rendue au bureau d'Oscar Chabut, sans se douter que son mari la suivait.

    Lorsqu'il vit Anne-Marie Boutin sortir pour prendre l'air, Gilbert Pigou comprit pourquoi Chabut retenait sa femme si longtemps. Après avoir pris Liliane, le maître des lieux lui fit l'aumône insultante d'un billet de mille francs.

    Cet affront de Chabut sera le dernier. Gilbert Pigou se jure de venger tous ceux que l'opulent négociant en vins, avec sa morgue et sa réussite, a blessés sans vergogne. C'est ainsi qu'un jour, il a suivi Chabut et l'a abattu.

    Maigret éprouve de la sympathie pour Pigou. Un peu de pitié aussi. Il n'a cependant pas le droit de laisser libre cours à ses sentiments et fait arrêter Pigou.




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