Rédaction
Liège (Belgique), roman achevé le 6 avril 1921.

Manuscrit
Le roman est écrit directement à la machine et la dactylographie n'a pas été précédée d'un manuscrit autographe.
Tapuscrit portant le sous-titre : histoire d'un homme simple de Georges Simenon ; 93 feuillets verdâtres ; quelques corrections de l'auteur à l'encre bleue et au crayon noir ; daté du 6 avril 1921.
Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).

Publication d'une préoriginale
Aucune.

Edition originale (publication posthume)
Achevé d'imprimer : mars 1991.
Paris, Presses de la Cité ; 22,5 x 14,5 cm ; 209 pages ; préface de Francis Lacassin ; illustrations (pour Au pont des Arches) ; couverture illustrée en couleurs.

Réédition en un seul volume de : Jehan Pinaguet, Au pont des Arches et Les Ridicules, sous le pseudonyme de Georges Sim ; avec la mention : « Œuvres de jeunesse de Georges Simenon ».
Jehan Pinaguet : pp. 9-100.
Pas de grands papiers, ni de tirage numéroté.

Jehan Pinaguet, 1991. Edition originale.

Réédition(s) / Edition(s) collective(s) en français

Jehan Pinaguet, 1991. Réédition (Presses de la Cité).

Remarque(s)
En 1975, lorsque Simenon autorise Francis Lacassin à rééditer, à 400 exemplaires, aux Editions d'Aujourd'hui son premier roman Au pont des Arches, il s'émerveille du résultat obtenu et de la possibilité de faire revivre les livres morts ou perdus. Il suggère alors lui-même la publication de Jehan Pinaguet, son deuxième roman, achevé en avril 1921 et resté inédit jusque-là. Mais celui-ci n'existe que sous forme dactylographiée. Le faire recomposer aurait renchéri le prix des 400 exemplaires, à moins d'envisager une édition de luxe, ce que ni l'auteur ni Francis Lacassin ne souhaitent. Le projet est donc abandonné et il faudra attendre 1991 pour que les Presses de la Cité publient ce roman, à l'occasion d'une réédition d'Au pont des Arches et des Ridicules !.

Intrigue
Un jeune homme quitte sa campagne belge des environs de Theux et se rend dans une ville. Il s'agit de Liège, bien qu'elle ne soit jamais nommée. Son intention est d'y trouver du travail et de commencer une vie nouvelle.

Jehan Pinaguet est d'abord cocher et parcourt avec délices les rues de la ville, enchanté par tout ce qui flatte ses sens. Un rien suffit à le mettre de bonne humeur. Ensuite, il est engagé comme garçon de café et amené à prendre conscience de l'importance des questions sociales. Mais les idées socialistes ne le convainquent pas.

Pinaguet rencontre alors un prêtre avec lequel il se lie d'amitié. L'abbé Chaumont est un homme érudit et discrètement épicurien. Il l'initie à la culture, qu'il souhaite vivre sur le vif. Aussi, devient-il Jehan commis de librairie. Il lit tous les ouvrages qui lui passent sous la main et s'aperçoit rapidement que les théories philosophiques sont aussi séduisantes et valables les unes que les autres. Cette découverte le déçoit et il renonce à savoir, se contentant désormais de regarder la vie au travers de ses illusions et de son âme.

L'abbé Chaumont meurt. Jehan Pinaguet se recueille une dernière fois sur sa tombe, puis décide de retourner à la nature d'où il venait et de quitter la ville où tout s'agite.

Cette ville, Jehan Pinaguet la quitte un jour qu'il neige. Tout seul, il marche par les chemins déserts, le nez au vent, dans la campagne blanche, sous un grand ciel tout blanc. Ses expériences successives lui ont permis d'acquérir une sagesse qui l'incite à se fondre dans la nature.

Le roman se termine comme il a commencé : Jehan Pinaguet se retrouve à l'aube d'une existence nouvelle. Mais, cette fois, il accordera la primauté au monde des sensations.