Katia, acrobate
Roman sentimental et policier

  • Pseudonyme
    Georges Sim.
    Liste des ouvrages publiés sous le même pseudonyme.


  • Rédaction
    Paris (France), [date non connue].


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune.


  • Edition originale
    Achevé d'imprimer : 1931.
    Paris, A. Fayard ; 18,5 x 12 cm, 255 pages ; couverture illustrée (Gino Starace) ; 2,25 Fr.
    Collection « Le Livre populaire », n° 271.
    Pas de grands papiers, ni de tirage numéroté.


      Katia, acrobate, 1931.
    Edition originale.


  • Réédition(s) / Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    Edition collective :
    In
    Les exploits de l'inspecteur Sancette (Paris, Omnibus, 1999).
    Simenon avant Simenon - tome 1.


  • Remarque(s)
    Dans L'autre univers de Simenon, Michel Lemoine précise que, parmi les romans populaires que Simenon a écrits jusque-là, Katia, acrobate est le plus long et celui dont l'intrigue est la plus touffue. Cela est dû à l'artifice — certes un peu grossier, mais terriblement efficace — qui consiste à insérer une rupture de trois ans dans le fil de l'histoire (séparation entre le prologue et la première partie). Cette vacuité temporelle n'est comblée que peu à peu et les dernières clés du mystère ne sont livrées qu'à la fin de la troisième partie, ce qui ménage un suspense savamment dosé, sans nuire à la lecture.


  • Intrigue
    Jean Saint-Clair est attaché d'ambassade à Vienne (Autriche). Il tombe amoureux d'une jeune acrobate, Katia, qu'il a vue se produire avec Les Romanos, une troupe fondée par son père, John Roberts, son frère Willy, Yvan Mokowsky et Hans Turner.

    Lorsque Jean demande à John Roberts la main de sa fille, celui-ci refuse. Aussi, Jean et Katia quittent-ils la capitale autrichienne pour Genève où, à leur arrivée, ils apprennent que le père de la jeune femme a été assassiné le soir même de leur départ. Bien entendu, Jean est soupçonné. Il décide alors de se cacher à Genève et, pour survivre, devient le précepteur du fils de lady Markham. Un jour, en sortant de chez elle, il est victime d'une tentative d'assassinat et est grièvement blessé.

    Trois ans s'écoulent. On se retrouve à Paris, où le brigadier Léon Deffoux, de la Sûreté, enquête sur une bande de faux-monnayeurs, dite bande de Hambourg, dont font partie Yvan Mokowsky et lady Markham. En filant ces deux suspects, Deffoux est amené à s'intéresser à un paisible châtelain, Jean Saint-Clair, domicilié près de Pouilly et marié à Yvonne de Vercourt, qui vient de lui donner un garçon. Ce qui intrigue le brigadier, c'est le fait que Saint-Clair s'absente parfois de chez lui pour se produire — avec Les Romanos, sous le nom de E.-W. Johnny — comme acrobate dans des numéros de music-hall d'une folle audace.

    Se doutant bien que la bande de Hambourg et Les Romanos sont étroitement mêlés au trafic de fausse monnaie, Deffoux prend en filature Jean Saint-Clair et sa partenaire — il s'agit de Katia — jusqu'à Turin. Là, il assiste impuissant à l'assassinat de Hans Turner par la jeune fille. Le brigadier réussit alors à enlever Katia et à la ramener de force à Paris. Il ne la fait pas incarcérer, mais l'installe à son domicile où elle lui fait différentes révélations. Depuis son accident de Genève, Saint-Clair — dont elle est la maîtresse — souffre de troubles de la personnalité. C'est dans un état second qu'il revêt l'identité d'E.-W. Johnny et exécute ses acrobaties. Le reste du temps, il est le placide châtelain, époux et père de famille, qui s'est laissé marié sans protester par sa famille à une femme pour laquelle il n'éprouve pas de réels sentiments. Outre les problèmes liés à sa double personnalité, Katia assure au brigadier que Jean court un grave danger et que sa vie est menacée.

    En voulant arrêter Yvan Mokowsky, Deffoux est capturé par ses acolytes, qui le torturent pour savoir où il retient Katia. Le policier refuse de parler, mais son courage se révèle inutile. Mokowsky a entre-temps localisé Katia et l'a emmenée avec lui. Un membre de la bande — Willy Roberts — aide Deffoux à s'évader.

    Tous les protagonistes de cette aventure se retrouvent au Théâtre de l'Empire où, dans son état second, E.-W. Johnny accomplit son numéro d'acrobate. Dans le public, il aperçoit Katia, lady Markham et son épouse. Sous l'effet du choc, Jean Saint-Clair recouvre ses esprits, mais est envahi par une peur-panique. Il reste paralysé dans les airs, accroché à un lustre par un pied. Avec une incroyable adresse, Katia le tire de cette fâcheuse position, tandis que Deffoux profite du mouvement de foule créé par l'incident pour appréhender Mokowsky.

    L'interrogatoire de Mokowsky ne donnera rien. L'homme refuse obstinément de parler. Une nouvelle fois, c'est d'un membre de la bande que viendra — pour le brigadier — la solution à son problème. En effet, Willy Roberts fait à Deffoux des révélations capitales au sujet de la bande de faux-monnayeurs, dont la tête de l'organisation se trouve aux Etats-Unis. John, le père de Willy, dirigeait jusqu'à sa mort l'antenne européenne sous le couvert des Romanos. Quant on a proposé à John d'étendre ses activités au cambriolage et à l'attentat, celui-ci a refusé. Ce qui a conduit Mokowsky à l'assassiner pour prendre sa succession.

    Par ailleurs, Mokowsky fait chanter lady Markham, qui se trouve être la mère de Katia, à la suite d'une infidélité dont — bien évidemment — lord Markham n'est pas au courant. Il projetait aussi de soutirer de l'argent à Saint-Clair en le menaçant de révéler sa folie à sa famille.

    C'est à ce moment du récit qu'on apprend ce qui s'est passé durant les trois années qui ont suivi l'agression dont Jean a été victime à Genève. Katia, n'ayant plus de nouvelles de son amoureux, croit qu'il l'a abandonnée et décide de réintégrer la troupe de son père. C'est par hasard qu'elle le retrouve un jour mais, du fait de sa double personnalité, il ne la reconnaît même pas. Il lui faudra beaucoup d'amour et de patience pour guérir Jean de son mal et le sauver des pièges que lui tend Mokowsky (le traquenard de Turin, au cours duquel elle est obligée d'abattre Hans Turner).

    Katia et Jean vont désormais pouvoir s'aimer librement. Quant à Yvonne, son épouse, elle ne peut que souhaiter trouver une consolation dans l'enfant qu'elle lui a donné.



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