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Michel
Schepens.
Photo D. Cagnolati.
In « Aladin », février 2002. |
Collectionner Simenon... une passion
Michel Schepens, secrétaire
de l'association Les Amis de Georges Simenon.
In Simenon : un autre regard (Lausanne, L'Hebdo et
Editions Luce Wilquin, 1988).
Texte revu par son auteur en août 2001 en vue de sa
diffusion dans le présent site Internet.
Collectionner, c'est être passionné, et l'on
naît ou l'on est pas collectionneur.
Cette information, je l'ai maintes fois vérifiée
en observant le comportement de mes amis collectionneurs
et en recueillant les confidences des bouquinistes et brocanteurs
que je fréquente.
Si l'on veut bien admettre que la pire des choses qui puisse
survenir dans la vie d'un collectionneur est d'aboutir dans
les recherches qu'il a entreprises, c'est-à-dire
atteindre l'objectif ultime qu'il s'est fixé, il
faut être rassuré pour le collectionneur de
Simenon qui pourra toute sa vie se livrer à sa passion
sans risquer d'accéder un jour au but.
Le collectionneur de Simenon a la passion de l'inaccessible.
[Car] « collectionner Simenon », c'est se lancer
dans une quête éperdue [de près de 500
romans et récits], des quelque 1'500 contes et nouvelles
publiés dans la presse périodique, des innombrables
articles et interviews qui lui ont été et
lui sont toujours consacrés dans la presse mondiale,
des affiches et photographies d'exploitation de près
de 60 films tirés de son uvre, des timbres-poste,
des ouvrages de critique littéraire ou des livres
de souvenirs qui consacrent un chapitre à Simenon,
etc.
Si cette nomenclature ne vous a pas encore découragé,
j'ajoute que posséder tous les romans de Simenon
est un objectif parfaitement accessible. Mais plaçons
la barre plus haut, et recherchons les éditions originales
en parfait état.
Vous constaterez que, notamment pour les uvres parues
chez Fayard et Gallimard, il faut une longue patience. Lorsque
cet objectif sera atteint, il sera excitant de dénicher
les exemplaires de tête publiés sur grand papier,
parfois à cent exemplaires aux Presses de la Cité,
mais seulement à treize ou trente chez Gallimard
Et si, par extraordinaire, ayant atteint un âge avancé,
vous avez réalisé la performance de les réunir
tous, il restera l'ultime raffinement de rechercher ces
mêmes exemplaires de tête revêtus d'un
envoi autographe de l'auteur.
Un envoi banal (« avec toute ma sympathie »),
ne pourra vous satisfaire, et l'éventuel exemplaire
en votre possession paraîtra bien pâle aux côtés
d'un exemplaire identique mais dédicacé «
à André Gide ».
Arrivés à ce stade, vous comprendrez que les
miens remercient chaque jour Georges Simenon d'avoir fait
don de l'ensemble de sa correspondance et de sa bibliothèque
au Fonds Simenon de Liège. Ainsi les collectionneurs
ne pourront jamais se ruiner dans les ventes publiques pour
acquérir les précieuses lettres échangées
avec André Gide, Marcel Pagnol et Sacha Guitry ou
le manuscrit des Mémoires
intimes ainsi que quelques textes inédits.
Alors que, dans sa jeunesse, Georges Simenon visitait la
France en sillonnant les canaux, mes itinéraires
favoris passent aujourd'hui par des villes agrémentées
de bouquinistes. Dame, ceux-ci ont peut-être, quelques
jours avant mon passage, mis la main sur l'exemplaire rare
que je recherche
à condition toutefois d'avoir
bien choisi la période de mes vacances, car tel ami
collectionneur, s'il part une semaine avant moi, aura peut-être
la même idée et raflera ce qui me revient de
droit !
Voici quelques années, les guides gastronomiques
déterminaient mes étapes soigneusement sélectionnées
en fonction de leurs ressources en restaurants étoilés.
Désormais, je sacrifie le meilleur trois étoiles
au bouquiniste inconnu, dont les rayons recèlent
peut-être quelque rare originale ou écrit sous
pseudonyme.
Et si, d'aventure, la région a été
le théâtre d'une enquête du commissaire
Maigret, je tenterai de reconstituer un de ses repas et
commanderai une mouclade à l'Aiguillon-sur-mer, en
Vendée, une crème au citron à Bergerac
ou un fricandeau à l'oseille dans une brasserie parisienne.
Et, lorsque, séjournant en Alsace, je déguste
après un repas plantureux une prunelle du pays, c'est
encore pour être le complice de Maigret.
Collectionner Simenon
une passion, disiez-vous ?
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Simenon
parmi nous.
A l'initiative de Michel
et Claude Schepens.
Bruxelles, Le Veilleur de nuit, 1985.
Plaquette hors commerce tirée à 330 exemplaires,
numérotés de 1 à 325 et de I à
V.
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Les
quatre chansons de Georges Simenon.
Michel Schepens.
Bruxelles, Le Veilleur de nuit, 2001.
Plaquette hors commerce tirée à 100 exemplaires,
numérotés de 1 à 100.
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