L'épingle en fer à cheval
Nouvelle

  • Rédaction
    Fontenay-le-Comte (Vendée, France), en 1941 [ ? ].


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Dans l'hebdomadaire « Gringoire », n° 654 du 20 juin 1941 ; p. 6.







    L'épingle en fer à cheval, 1941.
    Publication en préoriginale.



  • Edition originale
    In Le bateau d'Emile (Paris, Gallimard, N.R.F., 1954).


  • Réédition(s) en français

    [En préparation].


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome 26.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 25.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 25.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Intrigue
    Pour Doudou — Emile Boutet, quatre ans — c'est un événement : l'oncle Nicolas — qui est marchand de parapluies dans une autre ville, à plus de cent kilomètres — ne vient presque jamais rue Pasteur (une ville non nommée, en France). Et sa mère, Sophie, qui n'a pas encore fini son ménage et est encore en négligé !

    Mais l'oncle Nicolas semble avoir d'autres préoccupations. Sur la table, il étale un journal de Paris. Sophie s'efforce de rire… Il n'y a pourtant pas de quoi : sur une photo, on voit son mari, Charles, photographié au volant d'une voiture décapotable… De plus, l'oncle Nicolas, en se rendant chez M. Bastien - l'agent d'assurances pour lequel Charles travaille - a appris que celui-ci a donné son congé il y a deux ans, laissant croire à un héritage et faisant part de son intention de se mettre à son compte.

    Parce qu'il est trop jeune pour comprendre, Doudou est prié d'aller jouer dehors et, surtout, de ne pas souffler mot de cette visite à son père. Ce qui lui vaut un morceau de chocolat.

    A midi et demi, lorsque son père rentre, Doudou prouve qu'il sait se taire. Et comme d'habitude, une heure plus tard, Charles repart au bureau. Alors Sophie pleure. Encore une chose que Doudou devra taire ; encore une chose que Doudou ne peut pas comprendre…

    Un peu avant cinq heures, l'oncle Nicolas revient, accompagné par un inconnu. L'homme — un commissaire de police — a suivi Charles, qui ne s'est pas rendu à son bureau, mais dans un petit café, derrière la gare, où il joue au billard presque chaque jour. Sophie est bouleversée et sanglote.

    Le policier interroge la maman de Doudou, lui montre la photographie du journal. Le gamin est tout fier de reconnaître son père. Sophie veut l'envoyer jouer avec le petit Corbion, mais le commissaire s'interpose : il demande à Doudou comment il est sûr d'avoir reconnu son père. Grâce à un détail, que personne d'autre n'avait remarqué : Charles porte une épingle de cravate en forme de fer à cheval… Et Doudou de préciser :

    — Il l'avait encore mise à midi…

    L'oncle Nicolas est parti, mais le commissaire est resté. Pour attendre Charles. Et lorsqu'il rentre, il avoue tout, avec résignation et soulagement, en demandant pardon à sa femme, à son fils et à M. Bastien.

    Pendant des années, Charles Boutet - employé apprécié par son patron, mais sans que celui-ci n'ait jamais pensé à l'augmenter - prend de petites sommes dans la caisse. Cinq francs… Dix francs… De quoi rapporter une pâtisserie à la maison, de quoi acheter des cigarettes, un cigare. Puis Charles prend des objets, dans le grenier de M. Bastien et dont il ne sait même pas l'existence. Et en rentrant à la maison, il disait :

    — M. Bastien m'a donné ceci…

    Et le jour où son patron hérite de sa tante de Bourges, Charles découvre des titres et des obligations qui n'ont pas été répertoriées. Il prend une obligation qui lui permet, trois mois plus tard, de gagner cinq cent mille francs. Alors il démissionne, fait mine de mener la même existence et se fabrique une double vie. Il loue une chambre à Paris, s'achète des vêtements élégants et une voiture, va au cinéma et au théâtre, joue aux cartes et au billard… Bien qu'agréable, cette double vie lui pèse, car il craint en permanence d'être découvert… Le lendemain, trois hommes et le commissaire de police fouillent la maison…

    Doudou et sa maman changent de ville et s'installent dans un logement situé dans une rue encore plus pauvre. On lui expliquera plus tard… Maintenant, il est trop petit pour comprendre… Sophie travaille.

    Un an ! Deux ans… Un jour, un homme avec une barbe courte et les yeux tristes attend Doudou au sortir de l'école.

    — Papa…

    Sophie ne travaillera plus dehors. Charles changera plusieurs fois de métier. Il y aura d'autres déménagements, d'autres villes… Et beaucoup de disputes.

    — Tu comprendras plus tard...




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