Le charretier de La Providence
Roman

  • Rédaction
    A bord de l'Ostrogoth, La Four à Chaux, près Morsang-sur-Seine (Essonne, France), durant l'été 1930.


  • Manuscrit
    [ ? ].
    Le manuscrit a été détruit par l'auteur.

    Enveloppe de teinte terre de Sienne sur laquelle figurent les noms de onze personnages (dont quatre caractérisés, plus un barré), un nom de lieu et des renseignements divers (une addition, une date, deux anotations relatives à l'intrigue, trois types de bateaux).
    Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune.


  • Edition originale
    Achevé d'imprimer : mars 1931.
    Paris, A. Fayard ; 19 x 12 cm, 250 pages ; couverture illustrée recto-verso (photo de Lecram*) ; 6 Fr.
    [« Série des romans policiers »].
    Pas de grands papiers, ni de tirage numéroté.
    * Selon Michel Carly in Maigret notre contemporain (Onmibus, tome 1, p. XVII), la photo de couverture n'est pas de Lecram (imprimeur), mais d'André Vigneau et c'est Simenon lui-même, pour la mise en scène de la photo, qui aurait déniché un vrai clochard et le cheval.


     

    Le charretier de La Providence, 1931.
    Edition originale.



  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    Tirage numéroté :
    Achevé d'imprimer : juillet 1933.
    Paris, A. Fayard ; 19 x 12 cm, 250 pages ; couverture crème imprimée, papier fort.
    50 exemplaires sur vélin pur fil Lafuma, numérotés de 1 à 50.
    L'indication « exemplaire sur Lafuma » figure aussi au dos du volume.


      Le charretier de La Providence, 1933.
    Réédition.


    En feuilleton :
    Dans l'hebdomadaire « Tout », n° [ ? ]-[ ? ] du [ ? ] au [ ? ] 1932 (soit [ ? ] livraisons).


      Le charretier de La Providence, 1933.
    Réédition.


    Edition illustrée :
    Achevé d'imprimé : 1972.
    Genève, Edition de Crémille ; 12 x 18 cm, 234 pages ; illustrations de Jean-Claude Leymarie ; papier bouffant, reliure Skivertex d'édition.
    Collection « Les Grands Maîtres du roman policier ».
    Edition hors commerce : les exemplaires sont réservés par François Beauval à ses amis bibliophiles.


     

    Le charretier de La Providence, 1972.
    Réédition.



    Autre(s) réédition(s) :


      Le charretier de La Providence, 1936.
    Réédition (A. Fayard).


      Le charretier de La Providence, 1963.
    Réédition (A. Fayard).


      Le charretier de La Providence, 1979.
    Réédition (Presses Pocket).


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome I.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 16.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 16.
    In Romans (Paris, Gallimard, 2003 ; « Bibliothèque de la Pléiade ») - tome I.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret und der Treidler der Providence.
    On trouve aussi : Maigret tappt im dunkeln.

    En anglais :
    1934 : The Crime at Lock 14 (première édition américaine).
    1934 : The Crime at Lock 14 (première édition anglaise).
    On trouve aussi : Maigret Meets a Milord et Lock 14.


     

    The Crime at Lock 14, 1934.
    En feuilleton dans le mensuel américain « Harper's Bazaar », n° 2'655-2'657 de janvier à mars 1934 (soit 3 livraisons). Illustrations de [ ? ].



      Maigret Meets a Milord, 1963.
    Edition anglaise (Penguin Books).


      Maigret Meets a Milord, 1963.
    Edition anglaise (Penguin Books).


      Maigret Meets a Milord, 1983.
    Edition anglaise (Penguin Books).


      Look 14, 2003.
    Edition anglaise (Penguin Books).


    En italien :
    1932 : Il carretiere della Provvidenza.
    On trouve aussi : Maigret si commuove et Il cavallante della Provvidenza.


      Il carrettiere della Provvidenza, 1932.
    Edition italienne (A. Mondadori).
    Coll. E. De Pasquale.


      Miagret si commuove, 1966.
    Edition italienne (A. Mondadori).
    Coll. E. De Pasquale.


      Maigret si commuove, 1973.
    Edition italienne (A. Mondadori).


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Sous le titre The Crime at Lock 14, téléfilm anglais de [ ? ].
    Adaptation et dialogues : Anthony Coburn.
    Avec : Rupert Davies (Maigret), Ewen Solan, Helen Shingler, Neville Jason, Victor Lucas, Hugh Burden, Isa Miranda, Andrew Faulds. Paul Whitsun Jones, Philip Ray…
    Première diffusion : BBC TV, le 10 décembre 1963.

    Le charretier de La Providence, téléfilm français de Marcel Cravenne.
    Adaptation et dialogues : Jacques Rémy et Claude Barma.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Charles Moulin, Paulette Frantz, Pierre Frag, Hélène Bossis, Arch Taylor, Féodor Atkine, François Cadet, Paul Bisciglia…
    Première diffusion : Antenne 2 (France), le 14 juin 1980.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 46].

    Sous le titre Maigret et la croqueuse de diamants, téléfilm franco-belge d'André Chandelle.
    Adaptation et dialogues : Daniel Tonachella.
    Avec : Bruno Crémer (Maigret), Alexandre Brasseur, Michael Lonsdale, Jean-Claude Adelin, Maaïke Jansen, Frédéric Bodson, Alexia Portal, Renaud Danner, Ivan Franck…
    Première diffusion : France 2, le 16 février 2001.
    [Série des téléfilms Maigret/Bruno Crémer ; 34].


  • Intrigue
    Elle aimait les bijoux, les lumières, le luxe. C'est étranglée sur la paille d'une sombre écurie, à l'écluse 14 d'Hautvillers, près d'Epernay (sur un canal latéral de la Marne, France), qu'on la retrouve. Le vol n'est pas le mobile du crime : le sac à main de la victime est retrouvé à côté d'elle, avec ses papiers d'identité. Il s'agit de Mary Lampson, quarante ans, récemment mariée à Sir Walter Lampson, un riche Anglais de soixante-huit ans, colonel en retraite de l'armée des Indes.

    Sur son yacht, le Southern Cross, Sir Lampson sillonne les canaux de la France avec, à son bord — outre son épouse — l'amant de celle-ci, Willy Marco, vingt-cinq ans, homme de confiance du colonel ; Gloria Negretti, maîtresse du colonel ; et Vladimir, le matelot. Ce curieux équipage, semble vivre dans les meilleurs termes, sous le regard désabusé et avec la complaisance de Sir Lampson, plus ou moins ivre du matin au soir, ainsi que du soir au matin.

    Sir Lampson et Willy Marco attirent les soupçons. Pas pour très longtemps en ce qui concerne l'amant de Mary : trois jours après le drame, son corps est retrouvé dans le canal. Il a lui aussi été étranglé. Bien qu'un insigne de marine soit retrouvé à l'endroit où l'on suppose que Marco a été jeté dans le canal, Maigret ne dispose pas de preuves pour inculper Sir Lampson. Quel intérêt aurait-il eu, d'ailleurs, à supprimer sa femme ? Maigret n'en voit aucun. Ce que le commissaire voit, en revanche, c'est que Sir Lampson renvoie Gloria Negretti et qu'il essaie de rattraper La Providence, une péniche qui se trouvait à côté de son yacht le jour du crime.

    L'autopsie du corps des deux victimes révèle des similitudes. Le meurtrier agit avec précision et est doté d'une force telle que les cartilages et les vertèbres semblent broyés. Ces détails conduisent Maigret à s'intéresser aussi à La Providence, dont le charretier Jean Liberge, homme solitaire et taciturne, retient son attention.

    L'enquête piétine jusqu'au moment où Maigret apprend qu'un vélo a été utilisé la nuit du crime. Et c'est sur un vélo d'emprunt que le commissaire parcourt les soixante-huit kilomètres qui séparent Dizy de Vitry-le-François, pédalant patiemment sur le chemin de halage, le long du canal rectiligne, alors que tombe une pluie incessante.

    Le soir, il rejoint La Providence et interroge Jean Liberge. Il n'en tire toutefois rien. Mais durant la nuit qui suit son interrogatoire, Liberge tente de se suicider et se blesse grièvement en se jetant dans le canal. Il en est retiré dans un état jugé désespéré. Alors que le médecin l'examine, l'affaire s'éclaire…

    Sur son épaule, Liberge porte un tatouage — des chiffres — dont on se servait pour identifier les bagnards. Des recherches permettent d'établir que Liberge se nomme en réalité Jean-Evariste Darchambaux. C'est un ancien médecin qui, pour satisfaire les goûts de luxe de sa femme, a jadis hâté la mort d'une vieille tante à héritage. Les choses ne se sont toutefois pas déroulées comme prévu — il s'est fait prendre — et a été condamné à quinze ans de bagne. Son épouse, qui lui avait promis de l'accompagner à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyanne), où il devait purger sa peine, a changé d'avis et est restée en France.

    Désespéré, Darchambaux s'est aigri. A sa libération, il devient le charretier Jean Liberge et son apparence fait penser à une brute sans intelligence. A cinquante-cinq ans, il passe pour un homme dont les facultés intellectuelles sont atrophiées et rien ne permet de reconnaître en lui un ancien médecin.

    C'est par hasard que La Providence et le Southern Cross sont un jour amenés à naviguer sur le même canal. Sous les traits de Mary Lampson, Liberge-Darchambaux reconnaît Céline Mornet, sa femme ; celle-là même pour laquelle il a inutilement fait quinze ans de bagne. Pour l'empêcher de rejoindre le yacht de son mari, il l'a tuée. Car évidemment, il ne devait pas être dans les intentions de Mary de quitter Sir Lampson pour un simple charretier de péniche.

    Tandis qu'il fait disparaître les traces de son crime et rôde autour du Southern Cross pour brouiller les pistes, Jean se fait surprendre par Willy Marco, qu'il est obligé de faire disparaître à son tour.

    Sur La Providence, cette péniche où il avait réussi à se créer un univers bien à lui, parmi ses chevaux, Jean meurt des suites de ses blessures, entouré de l'affection presque maternelle d'Hortense Canelle, sa patronne, et de la compréhension presque émue de Maigret.

    Quant à Sir Lampson, toujours aussi ivre, il poursuivra, flegmatique, sa route vers nulle part. Inconsolable de la perte de Mary.



    L'écluse 14 d'Hautvillers (photo de Eric Gruson).


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