Maigret se défend
Roman

  • Rédaction
    Epalinges (Vaud, Suisse), du 21 au 28 juillet 1964.


  • Manuscrit
    Le roman est écrit directement à la machine et la dactylographie n'a pas été précédée d'un manuscrit autographe.
    Tapuscrit sur papier japon butterfly ; 163 feuillets (ff. 72 à 80 imprimés au verso par un papier carbone mal placé) ; corrections de l'auteur à l'encre noire, mots barrés au crayon bleu gras ; signé et daté de : Epalinges, le 28 juillet 1964.
    Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).

    L'enveloppe jaune, sur laquelle figurent les notes préparatoires de l'auteur, est intitulée Maigret se défend et L'affaire Maigret.


  • Publication d'une préoriginale
    En feuilleton dans le quotidien « Le Figaro », n° 6'291-6'314 du 20 novembre au 17 décembre 1964 (soit 24 livraisons).







    Maigret se défend, 1964.
    Publication en préoriginale.



  • Edition originale
    Achevé d'imprimer : novembre 1964.
    Paris, Presses de la Cité ; 17 x 11,5 cm, 185 pages ; couverture en carton léger, illustration en couleurs (pipe et ronds de fumée).

    Tirage de tête
    60 exemplaires de luxe, numérotés de 1 à 60.

    L'illustration de la couverture est la même pour les deux tirages (tirage de tête et tirage courant).


      Maigret se défend, 1964.
    Edition originale.


  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    [En préparation].


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome XXIII.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 12.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 12.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret verteidigt sich.

    En anglais :
    1981 : Maigret on the Defensive (première édition américaine).
    1966 : Maigret on the Defensive (première édition anglaise).


      Maigret on the Defensive, [ ? ].
    Edition [ ? ].


    En italien :
    1967 : Maigret sotto inchiesta
    .


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Sous le titre Maigret sotto inchiesta, téléfilm italien de [ ? ].
    Scénario et dialogues : [ ? ].
    Avec : Gino Cervi (Maigret), Mario Maranzana, Cesco Baseggio, Vittorio Sanipoli, Iole Fierro…
    Première diffusion : RAI-TV, le [ ? ] 1968.

    Maigret se défend, téléfilm français de Georges Ferraro.
    Scénario et dialogues : Claudine Cerf.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Georges Vilain, Marcel Cuvelier, Thérèse Quentin, Martine Leclerc, Philippe Nahon, Annick Tanguy, François Cadet, Jean-François Devaux…
    Première diffusion : Antenne 2, le 18 avril 1984.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 62].

    Sous le titre Maigret on the Defensive, téléfilm anglais de Stuart Burge.
    Scénario et dialogues : William Humble.
    Avec : Michael Gambon (Maigret), Geoffrey Hutchings, Jack Galloway, James Larkin, Barbara Flynn, Pip Torrens, Deborah Findlay, Oliver Ford Davies, John Benfield, Liza Walker, John Salthouse…
    Première diffusion : [ ? ], le 28 mars 1993.

    Maigret se défend, téléfilm français d'Andrzej Kostenko.
    Scénario et dialogues : Gildas Bourdet et Andrzej Kostenko.
    Avec : Bruno Crémer (Maigret), Agnès Soral, Claude Faraldo, Philippe Dujanerand, Josef Sebek, Jean-Paul Solal, Linda Rybova, Antoine Marin, Sylvie Laguna, Jean Saudray, Alain Sachs…
    Première diffusion : France 2, le [ ? ] 1993.
    [Série des téléfilms Maigret/Bruno Crémer ; 8].


  • Remarque(s)
    Les personnages de Manuel Palmari, la soixantaine, truand rangé, et de sa jeune maîtresse, Aline Bauche, apparaissent aussi dans La patience de Maigret, écrit et publié en 1965. Ce roman est, en quelque sorte, la suite de Maigret se défend.


  • Intrigue
    Boulevard Richard-Lenoir, à Paris (France).Les Maigret sont réveillés, un peu avant minuit, par la sonnerie du téléphone. Une jeune fille, qui répond au nom de Nicole Prieur, demande l'aide du commissaire. En effet, elle est arrivée de province par le train le soir même. Une amie — qui se proposait de l'héberger — l'attendait à la gare avec son fiancé. Elle a fuit l'appartement de celle-ci, au moment où la réunion à trois prenait un tournure trop libertine. Elle est maintenant seule et perdue dans une ville qu'elle ne connaît pas. Maigret lui donne rendez-vous dans un café, va la chercher et la conduit dans un hôtel convenable.

    Le lendemain, sitôt arrivé à son bureau du Quai des Orfèvres, Maigret est convoqué par le préfet de police. Jean-Baptiste Prieur, maître des requêtes au Conseil d'Etat, est aussi l'oncle de Nicole. Et il vient de porter plainte contre le commissaire, après avoir alerté le ministre de l'Intérieur, qui a lui-même contacté le préfet de police pour qu'il demande à Maigret d'offrir sa démission.

    Il est, en effet, accusé d'avoir voulu séduire Nicole Prieur, une étudiante à la Sorbonne de dix-huit ans. Maigret l'aurait interpellée dans un café, puis traînée de bar en bar dans le but de la saouler et, enfin, de la faire entrer dans une chambre d'hôtel. Ce n'est qu'à huit heures et demie du matin que Nicole, hagarde, est rentrée chez son oncle, avec lequel elle habite. Celui-ci s'est inquiété de son état et la jeune fille a mis en cause le commissaire.

    Contre l'avis du préfet de la police — qui lui a d'ailleurs octroyé un congé maladie — Maigret mène officieusement l'enquête qui doit le laver de tous soupçons.

    En s'intéressant de plus près à la vie de Nicole Prieur, il découvre qu'elle est membre d'un club privé, Les Cent Clefs, et que celui qui a parrainé son entrée dans ce cercle est un dentiste de trente-huit ans, François Mélan.

    Coïncidence ? Le cabinet de Mélan se trouve rue des Acacias, dans un immeuble qui fait face à celui dans lequel habitent Manuel Palmari et sa maîtresse, Aline Bauche. Or, depuis plusieurs jours, Maigret et ses inspecteurs surveillent étroitement Palmari, un truand retraité, qu'ils suspectent de diriger une bande de cambrioleurs spécialisés dans le braquage de bijouteries haut de gamme.

    Prétextant une rage de dent, Maigret demande à être soigné par le docteur Mélan en urgence. Il fait ainsi sa connaissance, et celle de son assistante, Mlle Motte. A la suite de cette visite, le commissaire s'entretient avec un psychiatre qui a bien connu le dentiste et laisse entendre que celui-ci souffrirait d'une maladie mentale.

    François Mélan se serait-il cru épié par la police, alors que celle-ci s'intéressait au seul Palmari ? En voyant Maigret rôder quotidiennement rue des Acacias, le dentiste n'aurait-il pas cherché à éloigner le commissaire par une mise en scène machiavélique, dans laquelle Nicole Prieur a joué le rôle d'appât et de victime ? Autrement dit, le dentiste n'aurait-il pas autre chose à cacher que les avortements clandestins qu'il pratique depuis longtemps ?

    En interrogeant plusieurs fois Mlle Motte, Maigret comprend qu'elle est courant d'une partie des activités parallèles de son patron. Son témoignage crucial va d'ailleurs permettre au commissaire d'armer sa défense et de confondre Mélan.

    Le dentiste est un homme intelligent. Il souffre cependant d'un dérèglement psychique dû à un traumatisme subi dans son enfance. C'est un être dominé par la peur et sans cesse sur le qui-vive. Plusieurs fois, il est arrivé à Maigret de monter chez Palmari pour s'entretenir avec lui. En repérant Maigret encadré dans la fenêtre de son voisin d'en face, François Mélan a vraiment cru que le commissaire surveillait son cabinet. D'où, pour se protéger, sa mise en œuvre du scénario de la tentative de séduction sur la personne d'une jeune fille mineure.

    Ce que Mélan ne veut pas que la police découvre, ce ne sont pas ses avortements illégaux, mais des crimes d'ordre sexuel. Quand bien même il est impuissant, le dentiste cherche à abuser de ses patientes après les avoir endormies. Et lorsque, par accident, elles ne se réveillent pas, il les enterre dans son jardin.

    Un jardin dans lequel la police déterrera les restes de trois jeunes femmes.

    En arrêtant François Mélan, Maigret pense à une conversation qu'il a eue quelques jours auparavant avec son ami, le docteur Pardon. Il lui disait qu'il n'avait encore jamais rencontré le criminel total, celui qui est fondamentalement méchant et pleinement responsable de ses actes. Aussi, eu égard à la maladie mentale dont il souffre, le dentiste ne sera-t-il pas le premier homme auquel Maigret fera porter cette douloureuse étiquette de criminel à l'état pur. Ce qui, d'une certaine manière, le rassure quant à la noirceur de l'âme humaine.




• Apporter une information complémentaire
ou une correction : cliquer ici