Bernard Buffet
Quelques repères biographiques

Jeux de dames, portofolio


[Autoportrait : Musée Bernard Buffet.]

  • Bernard Buffet
    [Sources : Musée Bernard Buffet et La deuxième mort de Bernard Buffet.]

    Né à Paris le 10 juillet 1928, Bernard Buffet fréquente l'Ecole des beaux-arts entre 1944 et 1945. Dès ses débuts, son œuvre très figurative, attire immédiatement l'attention des critiques. Il expose pour la première fois en 1947 et est vite acclamé comme le meilleur peintre français figuratif de l'après-guerre. En 1948, il remporte, avec Bernard Lorjou, le prix de la Critique. Son engagement envers l'art réaliste aux dépens de l'art abstrait se concrétise par son entrée dans le groupe Homme-témoin en 1949.

    Bernard Buffet privilégie les thèmes tragiques, qu'il représente à travers des personnages anguleux et des couleurs souvent très sombres. Il exprime son angoisse existentialiste aussi bien dans ses portraits que dans ses nus, ses paysages et ses natures mortes. Ses thèmes favoris sont les horreurs de la guerre, la mythologie et le cirque. Il crée ainsi un monde particulier, glauque et misérabiliste, avec un souffle qui fait de lui le digne successeur d'un Goya.

    En effet, ses oeuvres sont fortes, poignantes ; le dessin s'allonge comme une supplique. Le style de Bernard Buffet est identifiable entre tous par les réseaux de lignes droites et sèches dont il avait fait son système pictural. Visages, gris, fronts ridés, cheveux raides ou rares, mains crispées, ses personnages semblent crucifiés.

    « La peinture on n'en parle pas, on ne l'analyse pas, on la sent. »

    La réussite de Bernard Buffet tient à la synthèse qu'il réalisa entre des formes picturales modernes et des sujets traditionnels. Sa popularité s'est trouvée renforcée par sa capacité à rendre l'humeur de la société française de l'après-guerre.

    Bernard Buffet devient immensément riche et très demandé au Japon. Il peint d'une manière prolifique et produit ainsi plus de 8'000 œuvres durant sa carrière sous la houlette de son fidèle marchand et galeriste Maurice Garnier. Bien conseillé par ce dernier qui organise une exposition annuelle sur un thème défini, Buffet voit sa cote monter au zénith à la fin des années 1980 lorsque certains de ses tableaux dépassent la barre des cinq millions de francs en vente.

    Le 4 octobre 1999, Bernard Buffet met fin à ses jours dans sa propriété Le Domaine de la Baume à Tourtour (Var, France). Il souffrait de la maladie de Parkinson et n'arrivait plus à travailler normalement depuis quelques mois. Pour de nombreux critiques, l'artiste était déjà mort depuis la fin des années 1950, alors qu'il avait perdu son génie créateur et que, ivre de son succès, il était devenu un peintre essentiellement commercial et ne parvenait plus à évoluer.


  • Remarque(s)
    Les notices suivantes ont un lien avec Bernard Buffet :
    « Mon cher Buffet... » (lettre-préface ; 1958) ;
    La signification de Bernard Buffet (article ; 1967 ).


  • Jeux de dames
    Achevé d'imprimer : 1970.
    Monte-Carlo, André Sauret (Les Editions du Livre).
    Portfolio comprenant 10 lithographies originales en couleurs, qui accompagnent des poèmes de Verlaine, de Rimbaud et de Baudelaire.
    Tirage : 250 exemplaires, signés et numérotés, dont 30 hors commerce (qui ne sont, en général, pas numérotés).
    Un de ceux-ci est dédicacé par Bernard Buffet à Georges Simenon.

    Au moment de la rédaction de cette notice bibliographique (février 2003), l'exemplaire de Jeux de dames, dédicacé à Georges Simenon, est propriété d'une galerie américaine, qui propose l'ouvrage aux enchères sur Internet (mise à l'enchère : US$ 12'000).


     

       

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


• Apporter une information complémentaire
ou une correction : cliquer ici