Des traces de pas
Récit à caractère autobiographique

[Dictées ; 02]

  • Enregistrement
    Lausanne (Vaud, Suisse), du 17 septembre 1973 au 30 mars 1974.


  • Supports originaux
    Enregistrement sur cassettes.
    Dactylographie : 3 volumes avec reliure noire (pp. 1-157, pp. 158-303, pp. 304-455) ; dédicace signée et datée en tête des volumes 1 et 3, dédicace signée mais non datée en tête du volume 2 ; corrections manuscrites de l'auteur ; signature.
    Conservation : un exemplaire de la dactylographie avant correction par l'auteur au Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune.


  • Edition originale
    Tirage de tête

    Achevé d'imprimer : 31 octobre 1975.
    Paris, Presses de la Cité ; 26,5 x 17,5 cm, pages ; en feuilles, sous double emboîtage d'édition bleu marine.
    50 exemplaires sur vergé blanc de Hollande, numérotés de 1 à 50.


      Des traces de pas, 1975.
    Edition originale, tirage de tête.


    Tirage courant

    Achevé d'imprimer : 31 octobre 1975.
    Paris, Presses de la Cité ; 24 x 15,5 cm, 246 pages ; couverture en carton léger illustrée en couleurs.
    La justification du tirage qui figure dans le tirage courant est erronée : elle mentionne 40 exemplaires (au lieu de 50) sur vergé blanc de Hollande.


      Des traces de pas, 1975.
    Edition originale, tirage courant.


  • Réédition(s) en français
    Aucune.


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 26.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 26.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : [ ? ].

    En anglais :
    [ ? ] : [ ? ] (première édition américaine).
    [ ? ] : [ ? ] (première édition anglaise).

    En italien :
    [ ? ] : [ ? ].


  • Sujet
    [Source : Gabrielle Rolin in « Quand Simenon livre ses clefs » (« Le Monde », du 6 février 1976)].

    De passe-temps, les dictées au magnétophone sont devenues un besoin. Non que Simenon cède au vertige de l'introspection, à laquelle il a toujours préféré les faits et gestes quotidiens. Non même que le micro l'ait réconcilié avec le langage dont il se méfie depuis un demi-siècle.

    — Surtout pas de littérature ! lui disait Colette lorsqu'il lui soumettait des contes pour le « Matin ».

    Conseil superflu. Simenon croit que les mots masquent ou faussent la vérité plus qu'ils ne la livrent. Ses héros ne disposeront donc que d'un millier de termes ; lui-même en utilisera à peine davantage pour bâtir ses deux cent dix romans. Et pour l'œuvre parlée comme pour l'œuvre écrite, il choisit le vocabulaire le plus concret, le plus banal, s'obstinant à cheminer à ras de terre en quête de ses semblables.

    Délivré du souci de créer — ce métier qui n'était qu'une illusion — Simenon s'exclame :

    — Enfin me voici devenu un homme comme les autres !

    Et, pour nous en convaincre, pour s'en persuader, il conte par le menu sa petite vie de retraité, longues rêveries et brèves promenades, journées sans histoire sur fond de bronchite chronique. Ce repli l'a conduit à quitter la citadelle d'Epalinges pour un appartement anonyme au huitième étage d'une tour de Lausanne. Mais, à peine installé dans ce nouveau logement, il le trouve encore trop vaste et l'abandonne pour une maisonnette blottie dans une cour. Oui, l'écrivain aux millions d'exemplaires tourne le dos à sa fortune pour se ranger parmi cette piétaille où il recrute ses personnages, pour s'affirmer solidaire de ceux qui veulent changer la vie. Sa volonté de dépouillement l'attire déjà vers les baraques de banlieue. Pourtant, en dépit de ses efforts, le phénomène Simenon se détache dans ce calme plat, attirant un flot continu de journalistes, dressant son ombre géante derrière le vieux monsieur qui n'aspire qu'à la paix. Des interviews qui l'amènent à compléter cette sagesse obscure et tâtonnante qui lui tient lieu de philosophie.

    C'est un effet de l'âge, ricaneront peut-être certains. Erreur. Du premier au dernier, chaque livre de Simenon nous le montre fidèle à ses origines, indifférent aux honneurs, allergique aux grands de ce monde, mais fasciné par le mystère de son prochain, ce petit homme, mon frère, qu'il ne se lasse pas d'interroger.




    Dessin de Bayard.
    Pour illustrer un article de Jean Bourdier sur Des traces de pas.
    In « Minute », n° 713, du 10 au 16 décembre 1975.




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