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  LA FONTAINE
VINGT FABLES
ILLUSTRÉES PAR ONGARO


LA FONTAINE
(1621-1695)

LE POÈTE GALANT QUI A
TORDU LE COUP À LA
RHÉTORIQUE CLASSIQUE

A.-M. Bassy (in Dictionnaire des littératures - Paris, Bordas, 1994)
Alain Viala (in Dictionnaire des auteurs - Paris, Laffont, 1994)





Jean de La Fontaine par François de Troy
(Genève, Bibliothèque universitaire)





Jean de La Fontaine par Hyacinthe Rigaud
(Paris, musée Carnavalet)

Jean de La Fontaine n'a jamais dit que ce qu'il pensait, et il n'a jamais fait que ce qu'il a voulu faire. Dès le début de sa carrière littéraire, il a été affublé d'une image de rêveur impénitent. Cette étiquette, il l'a adoptée, reprise à son compte et lui-même entretenue. C'est ainsi qu'elle lui servait à justifier les libertés d'allure, de pensée et d'écriture par lesquelles il nourrissait sa création.

Et de fait, en un temps où les poètes étaient légion, même si l'Histoire en a oublié le plus grand nombre, La Fontaine apparaît comme un des plus productifs et, en termes formels, l'un de ceux qui ont exploré le plus de voies diverses. Un des plus inventisf aussi !

Issu d'une famille aisée, de bonne bourgeoisie et de noblesse de robe, La Fontaine vit entre province et Paris, c'est-à-dire entre responsabilités administratives (il exerce la fonction de Maître des Eaux et Forêts entre 1652 et 1672, année au cours de laquelle il vend l'intégralité de cette charge) d'un côté, mondanités et littérature de l'autre.

Comme beaucoup d'autres écrivains de l'époque, il est obligé d'avoir un emploi pour subsister (les droits d'auteurs étant alors encore plus incertains qu'aujourd'hui…). Ce qui est notable dans le cas de La Fontaine, c'est qu'il parviendra, en quelque vingt ans, à s'assurer une situation financière saine pour s'installer définitivement dans la capitale et se consacrer entièrement à sa carrière d'écrivain.


  « ... le livre favori
Par qui j'ose espérer une seconde vie »

  Jean de La Fontaine
A propos de ses Fables (In Livre VII, dédicace à Mme de Montespan)




Jean de La Fontaine par Hyacinthe Rigaud
(Musée national du château de Versailles)





Jean de La Fontaine par Nicolas de Lagillière
(Collection privée)
« Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché »

Il publie ses premiers Contes en 1665 et ses premières Fables en trois ans plus tard. Et il obtient très vite du succès. Un succès de scandale, il est vrai, en partie dû au caractère licencieux de ses Contes qui sont bientôt frappés de censure et interdits de diffusion (mais leur vente continue sous le manteau).

Après avoir largement exploité la liberté de ton et de manière qu'offre le conte, La Fontaine explore d'autres espaces d'écriture et notamment la fable. Il a alors largement dépassé la quarantaine et aborde une intense production littéraire. Entré tardivement dans l'activité plénière d'écrivain, il s'y montre particulièrement prolixe, comme si ses idées, stockées et mûries des années durant, trouvaient enfin leur aboutissement.

Dans ses Fables, La Fontaine invite à une promenade dans un jardin fabuleux et semé de pièges. Pour que son plaisir soit complet, le lecteur doit apprendre à déchiffrer les multiples allusions politiques, références philosophiques, citations littéraires ou même picturales qui nourrissent le sous-sol du jardin des Fables.

Mais qu'il se garde de toute hâte. Ce jardin est un véritable labyrinthe. La Fontaine ne parle-t-il d'ailleurs pas des ses Fables comme d'un enchantement, d'une feinte, c'est-à-dire un délicieux trompe-l'œil ?


 
« Un garçon de belles-lettres et qui fait des vers [et qui] est encore un grand rêveur »

  Gédéon Tallemant des Réaux
A propos de La Fontaine, dans ses Historiettes (1657-1834)


ŒUVRES
MARQUANTES
Les Fables sont l'œuvre d'une vie. Leur publication s'étend sur un quart de siècle (1668-1694), leur composition sur plus de trente années.

Les Contes et nouvelles en vers ont été écrits et publiés en plusieurs livraisons (1664-1685).