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  RIMBAUD
VINGT POÉSIES
ILLUSTRÉES PAR VRATMIRAS


RIMBAUD
(1854-1891)
UNE CRÉATION VERBALE
PERPÉTUELLEMENT
MENACÉE PAR LE CHAOS

Antoine Adam (in Rimbaud - Paris, Gallimard, 1976)
Pierre Brunel (in Dictionnaire des littératures - Paris, Bordas, 1994)
Jean-Luc Steinmetz (in Dictionnaire des auteurs - Paris, Laffont, 1994)




Arthur Rimbaud par Carjat
(in Rimbaud par Alain Borer
Paris, Gallimard, 1991)



Un adolescent de province écrit des vers, comme tant d'autres. Fasciné par le monde littéraire de Paris, il parvient à publier quelques textes, confidentiellement. L'époque est agitée, sa vie est trouble, ses ambitions d'artiste sont déçues. Il part plus loin, à l'aventure.

Aventure… Évoquer Arthur Rimbaud entraîne dans le sillage d'une double aventure, celle de la poésie et celle de la vraie vie absolument recherchée. Mais, à chaque tentative, il rencontre l'échec et la déception.

Le mirage de la fortune a remplacé celui de la gloire. A un ami qui veut lui reparler de littérature, il répond sèchement : « Je ne pense plus à ça ». Là encore, ses ambitions sont déçues. Il revient malade au pays, pour y mourir dans des conditions atroces. Sans qu'il le sache, il est devenu un écrivain célèbre. Sa destinée posthume est plus prestigieuse encore. C'est qu'il a été un grand poète. C'est aussi qu'en faisant l'expérience des limites de la poésie, il a mieux fait comprendre ce qu'elle est essentiellement.


 
« L'étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l'homme saigné noir à ton flanc souverain. »

  Rimbaud


 
Une œuvre majeure se constitue... malgré son auteur !

Il n'est pas rare que Rimbaud soit considéré comme le géniteur d'un seul livre : Une saison en enfer, soit une plaquette de 53 pages parue à Bruxelles à compte d'auteur et rapidement tombée dans l'oubli. Pourtant, même s'il ne parvient que rarement à les faire publier, les poèmes qu'il écrit entre 1870 et 1871, ne laissent pas indifférent. La critique est sensible au ton nouveau de Rimbaud, à la violence qu'il fait au vocabulaire, à la syntaxe et au mètre. Avec des accès de rage et des apaisements : d'où les inégalités qui peuvent surprendre entre les folles audaces de Mes petites amoureuses et la manière plus traditionnelle des Poètes de sept ans.

C'est pour Rimbaud l'occasion d'affirmer sa conception de la poésie dans les lettres dites du voyant dans lesquelles il définit le futur poète comme un voleur de feu et dont l'objectif constituera à trouver l'inconnu par le « long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Pour cela, une méthode infaillible : s'encrapuler, c'est-à-dire aussi bien se conduire de manière scandaleuse que bouleverser le langage, le défigurer.

Il assure également que « Je est un autre », formule magnifique, mais qui demeure mystérieuse. Quel est l'autre Je ? Sans doute notre vérité secrète, le génie qui revient à chacun de nous. L'essentiel de Rimbaud se trouve là, dans cette annonce de libération intime qui transforme la personne humaine et simultanément la parole. Il n'y aura de poésie qu'à ce prix, lorsqu'est recherché un peu plus que la beauté, lorsqu'on désire changer le monde ou réinventer l'amour.


ŒUVRES
MARQUANTES
Une saison en enfer (1873, le seul livre publié de Rimbaud).

Illuminations (ni le titre ni l'organisation du recueil ne sont de Rimbaud. Les textes qui composent ces Illuminations ont été réunis en volume et publiés pour la première fois en 1886).

Poésies. A trois exception près, et mis à part ses vers d'écolier, les poésies de Rimbaud n'ont été publiées qu'après son départ pour l'Orient, et sans qu'il ait eu la moindre part à leur publication. C'est exactement le 20 novembre 1891 qu'une édition des poésies de Rimbaud parut enfin. Elle s'intitulait Le reliquaire et était publiée chez Genonceaux, un libraire connu pour les difficultés qu'il avait de temps à autre avec la justice.