Lettre à Frédéric Dard
Lettre du 5 novembre 1950

  • Rédaction
    « Shadow Rock Farm », Lakeville (Connecticut, U.S.A.), le 5 novembre 1950.


  • Manuscrit
    [ ? ].


  • Publication d'une préoriginale
    Aucune.


  • Edition originale
    Achevé d'imprimer : 1991.
    [ S. l. ], Editions « A L'Ecart » ; 15,5 x 10 cm, 18 pages présentation de Thierrry Gautier ; illustration ; en feuilles, sous couverture à rabats en carton léger.
    Collection « Lettres d'écrivains », 24
    Tirage limité à 200 exemplaires, soit 50 exemplaires sur pur chiffon numérotés en chiffres romains de I à L et 150 exemplaires (sur un papier rose de type Conqueror), numérotés de 1 à 150.


      Lettre à Frédéric Dard, 1991.
    Lettre de Georges Simenon à Frédéric Dard du 5 novembre 1950.
    (Edition originale.


  • Remarque(s)
    Frédéric Dard : quelques repères biographiques.

    Les notices suivantes ont un lien avec Frédéric Dard :
    « Mon cher Dard... », lettre-préface pour Au massacre mondain (1948) ;
    La neige était sale (adaptation théâtrale du roman de Simenon ; 1951).


  • Texte intégral
    Lakeville le 5 novembre 1950


    Mon cher Dard,

    Vous êtes un type courageux, je n'en doutais pas, et je vous admire pour avoir passé en souriant par ce que vous venez de passer. Pendant ce temps là, comme toujours, j'écrivais des romans, trois pendant ces trois derniers mois et il y en a un autre qui attend dans ma machine. Je me sens en pleine forme. Le pays est magnifique et je suis heureux au milieu de ma petite famille. Je regrette seulement de ne pas vous voir cet hiver comme j'y comptais fermement. Peut-être sera-t-il pour le printemps. N'oubliez pas de mênoyer ce que vous publiez. Vous savez combien tout ce que vous faites m'intéresse.

    Je viens de recevoir un cable de Blanche Montel me disant que la pièce est en répétition au théâtre de l'Œuvre avec Rouleau comme metteur en scène. Elle m'annonce une longue lettre. Je ne sais rien. J'allais justement vous écrire que je vous laissais carte blanche car elle ne s'est guère montrée à la hauteur jusqu'ici. J'avais fort confiance en elle et me suis défrisé. Tenez-moi au courant, puisque vous êtes sur place et qu'elle m'écrit si peu. En tant que collaborateur, vous avez le droit, vous aussi, de lui demader des comptes. Je vous soutiendrai toujours.

    Je comprends votre désir d'évasion mais je crains bien que les derniers événements rendent la vie aussi compliquée dans tous les pays du monde. Nous sommes malheureusement nés, vous et moi, à une époque intéressante. Vive les époque où il ne se passe rien ! Vive Louis Philippe, par exemple !

    Toute mon affection, mo cher Dard. Ma femme, avec qui je parle beaucoup de vous, se joint à moi. Et les gosses.


    Vôtre vieux,

    Simenon


    Georges Simenon
    Shadow Rock Farm
    Lakeville, Conn.

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