Un frère aîné de Maigret
Article

 

  • Rédaction
    [ ? ].


  • Manuscrit
    [ ? ].

  • Publication d'une préoriginale
    In « Le Figaro littéraire », du 23 février 1963.


  • Edition originale
    In La vraie naissance de Maigret, de Francis Lacassin.
    Achevé d'imprimer : septembre 1992.
    Monaco, Editions du Rocher ; 22,5 x 14 cm, 168 pages.
    Pas de grands papiers, ni de tirage numéroté.


     
    Francis Lacassin, La vraie naissance de Maigret, 1992.
    Contient : Un frère aîné de Maigret.
    Edition originale.


  • Remarque(s)
    Le 4 février 1937, dans « Confessions », la revue dirigée par Joseph Kessel, Simenon avait déjà publié un article (intitulé A la retraite, le commissaire Maigret !) dans lequel il mêlait Maigret et le commissaire Guillaume. L'auteur avait alors émis le projet d'abandonner son héros en l'envoyant à la retraite, afin de se consacrer à d'autres exercices littéraires.

    Lire aussi les notices suivantes :

    Maigret reprend du du service (1934) ;
    La naissance de Maigret (1966) ;
    Lettre à Maigret pour son cinquantième anniversaire, 1979 (1979) ;
    Simenon, répondez ! (1952).


  • Contexte
    En 1963, peu après la mort du célèbre commissaire parisien Guillaume, Simenon adresse à Michel Droit, rédacteur en chef du « Figaro littéraire », cet hommage paru dans le numéro du 23 février 1963.

  • Texte intégral
    La mort du commissaire Guillaume m'affecte personnellement. On a dit qu'il avait servi de modèle au personnage de Maigret, et c'est vrai en partie. Lorsque, après la publication des trois ou quatre premiers romans de la série, Xavier Guichard, alors directeur de la P.J., m'a prié d'aller le voir pour me montrer des policiers en chair et en os, en même temps que le fonctionnement de ses services, c'est le commissaire Guillaume, chef de la Brigade criminelle, qu'il a chargé de cette initiation.

    Il m'a parlé de la technique des interrogatoires, en particulier, m'a mis en rapport avec un de ses anciens collaborateurs, grand as en la matière, le commissaire Massu, qui devait lui succéder quelques années plus tard.

    Ces deux hommes, d'égale conscience et d'égale habileté professionnelle, m'ont été très précieux. Lequel des deux a le plus déteint sur un Maigret déjà existant mais encore schématique ? Il me serait d'autant plus difficile de le dire que j'ai connu d'autres fonctionnaires de la P.J. qui, peut-être à mon insu, m'ont plus ou moins impressionné.

    Nous sommes devenus bons amis, Guillaume, Massu et moi. Nous nous sommes revus souvent et j'étais présent le jour où, quai des Orfèvres, les proches collaborateurs du commissaire Guillaume, une coupe de champagne à la main, entouraient une dernière fois le patron qui venait d'atteindre l'âge de la retraite.

    — Ils sont fous, me disait un Guillaume ému et quelque peu amer. A cinquante-cinq ans, nous avons tout juste appris notre métier et on nous met dehors…

    Il devait avoir encore une longue activité, comme détective privé, avant de disparaître à quatre-vingt-douze ans.

    Pour moi, ce n'est pas seulement un ami qui s'en va, mais comme un frère aîné de Maigret.

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