Gino Starace
Quelques repères biographiques



[Signatures de Gino Starace.]

  • Gino Starace
    [Source (texte et illustrations) : Starace, l'illustrateur de Fantômas de Alfu, Patrice Caillot et François Ducos (Amiens, Encrage, 1987.]

    Gioacchino, dit Gino, Starace naît à Naples (Campanie, Italie) le 16 mars 1859. De son milieu familial, de ses études, ainsi que de sa formation et de ses premiers travaux, on ne sait rien. Tout au plus peut-on dire qu'il se marie dans les années 1880 avec Teresa d'Amato, de quatre ans son aînée.

    On retrouve sa trace le 22 janvier 1886 à Gênes pour la déclaration de naissance de sa première fille, Elisabeth. Deux autres enfants naîtront dans cette ville : le 16 mars 1888, Joseph Jean, dit Jan, qui sera illustrateur comme son père, et Ferdinand (un dessinateur, lui aussi, mais dont la postérité n'a pas vraiment retenu le prénom), le 11 mai 1891.

    Quelques années plus tard, la famille Starace quitte l'Italie pour s'installer à Paris, en haut de la rue Nodier. En 1884, Gino collabore au périodique « La Vie populaire ». Son épouse lui donne encore deux filles, Marie, née le 25 mai 1895, et Annonciade, née le 18 mars 1898.

    La famille reste très soudée, Jan et Ferdinand demeurent toute leur vie des célibataires proches de leur parents. Gino Starace survit à sa femme et à Jan : il s'éteint à nonante-et-un ans, le 9 décembre 1950 à l'Hôpital Lariboisière, après avoir habité près d'un demi-siècle au numéro 55 de la rue Nodier.

    Avant de se consacrer presque exclusivement à l'illustration de couvertures de livres et de fascicules à bon marché, Starace exécute des travaux destinés à la presse. Il réalise ainsi des affiches destinées à promouvoir le lancement des nouveaux feuilletons publiés par les grands quotidiens.

    Gino Starace est décrit comme un brave homme, très timide et dépourvu de toute imagination, mais capable, à la demande, de dessiner les scènes les plus monstrueuses. Son nom est attaché avant tout aux illustrations qu'il a réalisées pour les trente-deux couvertures - dont la veine macabre rivalise dans l'horreur et le grandguignolesque - de la série «Fantômas ».

     

    Couvertures de Gino Starace pour deux volumes de la série « Fantômas ».


    Le manque d'imagination de Gino Starace est sans doute relatif. Il faut savoir que l'illustration populaire est affaire de commande et, nulle part ailleurs, les contraintes avec lesquelles l'artiste doit composer sont plus nombreuses et plus fortes. Il faut, en effet, se conformer aux prescriptions de l'éditeur et aux règles du genre, qui imposent à l'artiste d'accrocher le lecteur éventuel par une composition colorée et mouvementée, ou un portrait impressionnant du héros (ou de l'héroïne) du roman.

    Ceci posé, Starace met en œuvre, dans ses illustrations, toutes les ressources d'une technique provenant vraisemblablement d'une excellente formation académique. Sa science de la composition et sa minutie dans l'exécution l'apparentent d'ailleurs aux peintres que l'on dit pompiers.

    Gino Starace a marqué d'une empreinte indélébile, en près d'une quarantaine d'années d'activité, l'édition populaire française de la première moitié du vingtième siècle. Son nom est étroitement associé à l'âge d'or de l'autre littérature, fondé sur les trois piliers que sont le principe de la collection, le bon marché des volumes et la couverture illustrée en couleurs.

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