Cécile est morte
Roman

  • Rédaction
    12, quai Victor Hugo, Fontenay-le-Comte (Vendée, France), en décembre 1940 (date de rédaction établie selon le livre de comptes de Simenon).
    Selon la liste secrétariale de Simenon : Nieul-sur-Mer (Charente-Maritime, France), durant l'hiver 1939-1940.


  • Manuscrit
    [ ? ].
    Le manuscrit a été vendu aux enchères au profit des prisonniers de guerre, à l'initiative de l'auteur en 1943.

    Enveloppe de teinte terre de Sienne sur laquelle figurent les noms de quatorze personnages (dont onze caractérisés, plus un barré), quatre noms de lieux et des renseignements divers (un nombre, une notation de durée, une date, deux précisions concernant l'état civil d'un personnage, deux sommes d'argent plus une barrée).

    Seconde enveloppe de teinte terre de Sienne sur laquelle figurent les noms de vingt-deux personnages (dont seize caractérisés, plus huit barrés), un nom de lieu et des renseignements divers (deux plans d'appartements, l'un deux comprenant dix noms de personnages).

    Feuille blanche lignée annexée sur laquelle figurent les noms de deux personnages, une liste de vingt-trois patronymes (dont six précédés d'un prénom) et un plan comprenant douzes noms de lieux.

    Conservation : Fonds Simenon (Liège, Belgique).


  • Publication d'une préoriginale
    En feuilleton dans le quotidien « Paris-Soir », n° -243-287 du 18 février au 5 avril 1941 (soit 45 livraisons) ; illustrations de Jean Tronquet.






      Cécile est morte, 1941.
    Publication en préoriginale.


  • Edition originale
    In Maigret revient..., (Paris, Gallimard, N.R.F., 1942).


      Maigret revient..., 1942.
    Cécile est morte.
    Edition originale.



  • Réédition(s) en français
    Liste non exhaustive

    [En préparation].


  • Edition(s) collective(s) en français
    Liste non exhaustive

    In Œuvres complètes (Lausanne, Editions Rencontre, 1967-1973) - tome X.
    In Tout Simenon (Paris, Presses de la Cité, 1988-1993) - tome 23.
    In Tout Simenon (Paris, Omnibus, 2002-2004) - tome 23.


  • Traduction(s)
    Liste non exhaustive

    En allemand :
    [ ? ] : Maigret verliert eine Vereherin.

    En anglais :
    1977 : Maigret and the Spinster (première édition américaine).
    1977 : Maigret and the Spinster (première édition anglaise).


      Maigret and the Spinster, 1977.
    Edition américaine
    (Harcourt Brace Jovanovich).


      Maigret and the Spinster, 1977.
    Edition anglaise (Hamish Hamilton).


    En italien :
    1960 : Un'ombra su Maigret.
    On trouve aussi : Cecile è morta.


      Un'ombra su Maigret, 1965.
    Edition italienne (A. Mondadori).


      Un'ombra su Maigret, 1977.
    Edition italienne (A. Mondadori).


  • Adaptation(s) cinématographique(s)
    Liste non exhaustive

    Cécile est morte
    , film français de Maurice Tourneur.
    Adaptation : Jean-Paul Le Chanois.
    Dialogues : Michel Duran.
    Avec : Albert Préjean (Maigret), Santa Relli, Germaine Kerjean, Luce Fabiole, Liliane Maigné, Gabriello, André Reybaz, Jean Brochard, Yves Deniaud, Marcel Carpentier…
    Sortie le 8 mars 1944.


      Cécile est morte, 1944.
    Affiche française (Poissonnié) ;
    80 x 120 cm.


      Cécile est morte, 1944.
    Affiche belge ; 30 x 42 cm.


    Sous le titre Maigret dirige l'enquête, film anglais de Stany Cordier.
    Adaptation : [ ? ].
    Avec : Maurice Manson (Maigret), Svevtlana Pitoëff, Peter Walker, Michel André, André Tabert…
    Sortie le 25 janvier 1956.

    Maigret dirige l'enquête rassemble trois sketches tirés de Cécile est morte, On ne tue pas les pauvres types et Maigret et la Grande Perche.


      Maigret dirige l'enquête, 1956.
    Affiche belge ; 36 x 55 cm.


      Maigret dirige l'enquête, 1956.
    Programme du film (ave photos).


  • Adaptation(s) pour la télévision
    Liste non exhaustive

    Sous le titre Poor Cecile !, téléfilm anglais de Michael Hayes.
    Scénario : Donald Bull.
    Avec: Rupert Davies (Maigret), Ewen Solan, Helen Shingler, Neville Jason, Victor Lucas, Joan Sanderson, Anthony Jacobs, Mary Chester, Brian Waldron…
    Première diffusion : BBC TV (Grande-Bretagne), le 1er octobre 1963.

    Sous le titre Un'ombra su Maigret, téléfilm italien de [ ? ].
    Adaptation et dialogues : [ ? ].
    Avec : Gino Cervi (Maigret), Mario Maranzana, Orazio Orlando, Franco Volpi, Giusy Raspani Dandolo…
    Première diffusion : RAI-TV (Italie), le [ ? ] 1964.

    Cécile est morte, téléfilm français de Claude Barma.
    Adaptation et dialogues : Claude Barma et Jacques Rémy.
    Avec : Jean Richard (Maigret), Maud Rayer, Gérard Berner, Nicole Pescheux, Maurice Garrel, François Cadet, Jean Michaud, Martine Ferrière, Fred Personne, Jean Desailly…
    Première diffusion : TV 1 (France), le 14 octobre 1967.
    [Série des téléfilms Maigret/Jean Richard ; 01].

    Cécile est morte, téléfilm français de Denys de la Patellière.
    Scénario et dialogues : Alexandre et Denys de la Patellière et Christian Watton.
    Avec : Bruno Crémer (Maigret), Claude Piéplu, Sophie Caffarel, Annick Alane, Jean-Claude Frissung, Jean-Pierre Gos, Anne Bellec, Arnaud Govaninetti, François Clavier, Vanessa Guedj, Eva Ionesco, Sylvie Huguel…
    Première diffusion : [ ?], le [ ? ] 1994.
    [Série des téléfilms Maigret/Bruno Crémer ; 14].


  • Remarque(s)
    De nombreuses télévisions ont décidé de rendre hommage au plus célèbre commissaire de la fiction policière. Plusieurs séries de téléfilms sont ainsi inspirées des enquêtes conduites par Maigret :

    CBS TV (Etats Unis, dès 1950 ; avec Herbert Berghof dans le rôle de Maigret ;
    CBS TV (Etats Unis, dès 1952 ; avec Eli Wallach dans le rôle de Maigret ;
    BBC TV (Grande-Bretagne), dès 1960 ; avec Rupert Davies dans le rôle de Maigret ;
    RAI-TV (Italie), dès 1964, avec Gino Cervi dans le rôle de Maigret ;
    OTP (Allemagne), dès 1965 ; avec Jan Teuling dans le rôle de Maigret ;
    ORTF (France), dès 1967 ; avec Jean Richard dans le rôle de Maigret ;
    Studio Lenfilm (Russie), dès 1969 ; avec Boris Tenine dans le rôle de Maigret ;
    NTV (Japon), dès 1970 ; avec Kinya Aikawa dans le rôle de Maigret ;
    France 2, dès 1991 ; avec Bruno Crémer dans le rôle de Maigret ;
    [ ? ] (Grande-Bretagne), dès 1992 ; avec Michael Gambon dans le rôle de Maigret.

    Lorsque l'ORTF (France) se décide à son tour de créer une série télévisée consacrée à Maigret, elle en confie la production déléguée à Claude Barma. Cette série, inaugurée en octobre 1967 avec Cécile est morte, de 88 téléfilms (dont dix-huit en noir et blanc) d'une heure et demie. Il s'agit de la plus importante quant au nombre de téléfilms réalisés.

    L'action se déroule principalement à Paris, dans les années des tournages : c'est-à-dire entre 1967 et 1990. Quelques rares épisodes sont tournés en province.

    On s'en doute, c'est une gageure que d'entreprendre l'adaptation de la quasi totalité des romans de Georges Simenon consacrés au commissaire Maigret et de faire le choix du personnage principal. Le cinéma s'est en effet emparé à de nombreuses reprises du personnage, incarné par différents acteurs diversement appréciés : Abel Tarride (Le chien jaune), Pierre Renoir (La nuit du carrefour), Harry Baur (La tête d'un homme), Albert Préjean (Cécile est morte, Picpus — d'après Signé Picpus — et Les caves du Majestic), Charles Laughton (L'homme de la Tour Eiffel ; d'après La tête d'un homme), Maurice Manson (Maigret dirige l'enquête ; d'après Cécile est morte), Michel Simon (Brelan d'as, d'après Le témoignage de l'enfant de chœur et deux nouvelles de Steeman et Cheney), Jean Gabin (Maigret tend un piège, Maigret et l'affaire Saint-Fiacre — d'après L'affaire Saint-Fiacre — et Maigret voit rouge ; d'après Maigret, Lognon et les gangsters), Gino Cervi (Le commissaire Maigret à Pigalle ; d'après Maigret au Picratt's), Heinz Rühman (Maigret fait mouche ; d'après La danseuse du Gai-Moulin).

    Le choix de Jean Richard pour tenir le rôle de Maigret est une très grande surprise. C'est aussi un choix sévèrement critiqué, notamment en raison du fait que l'acteur s'est, jusque-là, cantonné dans des rôles de comiques. Mais, à l'instar de Claude Barma, Marc Simenon dit à son père que si une série doit être crée, il ne voit que Jean Richard pour le rôle. Force est de constater qu'il ne s'est pas tellement trompé car, au fil des épisodes, le personnage s'impose aux téléspectateurs qui l'adoptent. Malgré un accident de voiture (en mai 1973) dont il ressort diminué, Jean Richard ne quitte le rôle qu'à l'âge de septante ans.

    C'est Annick Tanguy, l'épouse de Jean Richard, qui incarne le rôle de Mme Maigret dans trois quarts des téléfilms (soit depuis L'amie de Madame Maigret, en 1977, le trente-cinquième épisode).

    Bien que réalisée par les plus grands maîtres du cinéma et de la télévision (Yves Allégret, Michel Drach, Denys de la Patellière, François Villiers, Maurice Frydland, Claude Barma…) bien que servie, en guest-stars, par des acteurs et actrices tels que Marthe Villalonga, Patrick Bruel, Gérard Depardieu, Suzanne Flon, Daniel Gélin, Simone Valère, Macha Méril, la série n'est pas du goût de Simenon, qui la juge mal interprétée par Jean Richard. L'auteur trouve l'acteur mauvais parce que, lorsqu'il se présente, il annonce : Commissaire Maigret ! à l'américaine. Or, dit Simenon, mon personnage est loin d'être un policier de ce type…


  • Intrigue
    Depuis six mois, le commissaire Maigret reçoit, à son bureau du Quai des Orfèvres (Paris, France), la visite de Cécile Pardon (vingt-huit ans). La jeune femme se plaint de visites nocturnes et d'objets déplacés dans l'appartement où elle vit, à Bourg-la-Reine (quartier de la Bastille), avec sa tante, veuve et infirme, Juliette Boynet (cinquante-neuf ans), à laquelle elle tient lieu de servante et de garde-malade. A plusieurs reprises, l'immeuble a été surveillé, mais la police n'a rien découvert de suspect.

    Le 7 octobre, Cécile Pardon est là, dans l'aquarium de la P. J., attendant que Maigret veuille bien la recevoir une nouvelle fois. Lorsque le commissaire se décide enfin à l'entendre, elle a disparu en lui laissant un message inquiétant : Un drame affreux a eu lieu.

    Maigret se rend immédiatement à Bourg-la-Reine où il trouvre Juliette Boynet étranglée dans son lit. Peu après cette macabre découverte, la police en fait une seconde… non loin du bureau de Maigret, dans un placard du Palais de Justice, dont le bâtiment jouxte celui de la Police judiciaire. Cécile y a été enfermée après avoir été à son tour étranglée. Manifestement, on a voulu la faire taire !

    Un peu tard toutefois, Maigret prend vraiment au sérieux les craintes de Cécile. Dès le début de son enquête, il apprend que Cécile vivait misérablement chez sa tante et que celle-ci la traitait en esclave. En se renseignant sur les locataires de l'immeuble de Bourg-la-Reine, l'attention de Maigret est attirée par un certain Charles Dandurand (cinquante ans). Cet ancien avoué, rayé des cadres de sa profession à la suite d'une condamnation pour une affaire de mœurs impliquant des mineures, est connu dans le Milieu sous le nom de M. Charles.

    Rapidement, il apparaît que Dandurand s'occupe de la gestion de plusieurs maisons closes dont Juliette Boynet était la propriétaire. Par méfiance des banques, cette avaricieuse gardait chez elle une fortune considérable. C'est donc Dandurand qui, la nuit — tandis que Cécile dormait — venait discuter affaires avec sa patronne ; ce qui explique les déplacements d'objets qui inquiétaient la jeune femme.

    Un autre personnage intéresse aussi Maigret. Il s'agit de Gérard Pardon (vingt ans) — le frère de Cécile — qui peine à trouver du travail et dont la femme Hélène (vingt-trois ans) est sur le point d'accoucher. Parce qu'il se trouve dans une situation financière préoccupante, Gérard demande plusieurs fois à sa tante de lui prêter de l'argent, mais celle-ci ne lui accorde pas la moindre petite obole.

    Une fouille minutieuse de l'appartement de Juliette Boynet tend à disculper Gérard Pardon : dans un pouf, on retrouve, en effet, intacte, la fortune de la vieille femme. L'enquête piétine jusqu'au jour où Maigret surprend Dandurand en train de se glisser dans la chambre de Cécile. En se demandant ce que l'ex-avoué pouvait bien y chercher, le commissaire comprend qu'il se trouve confronté à deux affaires distinctes.

    Il remue alors le passé de Juliette Boynet et découvre que Dandurand a été son amant. Il met aussi la main sur des lettres que celui-ci a écrites à sa maîtresse et dans lesquelles il lui explique comment il va empoisonner son mari devenu gênant. Dans la pharmacie de Juliette Boynet, Maigret trouve du bromure. Il devine alors que les soirs où elle reçoit Dandurand pour parler affaires, elle met du bromure dans la boisson de sa nièce afin que celle-ci ne se réveille pas et ne vienne pas les déranger.

    Durant la nuit du 6 au 7 octobre, Cécile ne parvient pas trouver le sommeil et se lève. Il y a de la lumière dans l'appartement. Par hasard, elle aperçoit sa tante, sa fortune étalée devant elle. Elle comprend que celle-ci la trompée pendant toutes les années qu'elle a passées à la servir et exige d'elle qu'elle lui remette quelques billets pour Gérard, dont la situation est devenue désespérée.

    Face au refus de sa tante, Cécile perd la tête et l'étrangle. Le lendemain, elle se rend au Quai des Orfèvres pour avouer son crime à Maigret. Mais Dandurand, qui a été témoin du drame, suit Cécile. Il est sûr que celle-ci a trouvé les lettres qui l'accusent de l'empoisonnement du mari de Juliette et qu'elle se rend à la police pour le dénoncer. Dans les locaux de la P. J., il approche Juliette, qui n'a aucune raison de se méfier de lui, et l'entraîne dans un couloir vide où il l'étrangle froidement et inutilement puisque Cécile ignore l'existence des papiers qui auraient pu compromettre le conseiller de sa tante.

    Dandurand est arrêté et passe aux aveux.



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